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Histoires sordides : un nouveau balado à saveur locale

le mardi 16 mars 2021
Modifié à 10 h 37 min le 16 mars 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

La Longueuilloise Marie-Pierre Longpré a profité du temps libre que lui a accordé la pandémie pour créer son propre podcast portant sur le true crime au Québec: Histoires sordides. La première histoire est celle de Jenique Dalcourt, battue à mort à coups de barre de métal aux abords d’une piste cyclable de l’arr. du Vieux-Longueuil en 2014. Ce choix s’est imposé de lui-même, affirme la femme de 31 ans, qui a passé toute sa vie à Longueuil. «L’endroit où c’est arrivé est l’endroit où j’ai passé le plus souvent dans ma vie, raconte-t-elle au Courrier du Sud. J’ai grandi à côté, je suis allée à l’école à côté, j’ai joué dans le parc à côté. Encore aujourd’hui, je passe sur ce tronçon de la piste cyclable toutes les semaines. Chaque fois que je passe devant son mémorial, je lui envoie mes pensées et je pense à elle.» Le true crime, qui consiste à examiner et détailler les faits d’un crime réel que ce soit dans des livres, des films, des documentaires ou des balados, est en vogue au Québec et partout dans le monde. Mme Longpré en est d’ailleurs une grande consommatrice. [caption id="attachment_109570" align="alignright" width="232"] Le covert art d'Histoires sordides a été réalisé par Tyler Brown. La musique du balado, par Étienne Thibeault.[/caption] «Je me suis dit: pourquoi ne pas utiliser cette passion pour en faire quelque chose de pertinent?» relate-t-elle. «Je n’ai pas la prétention de dire que mon balado va être si différent des autres, poursuit-elle. Je pense que c’est le format qui change. Il y en a qui vont mener des enquêtes, creuser un peu, amener de nouvelles informations… Moi, j’ai envie de raconter des histoires. Je prends un dossier et je le résume.» Un épisode, 20 heures de travail Marie-Pierre Longpré, qui échange avec son ami Éric Grenier-Denis dans ses épisodes, est confiante d’aller chercher son propre auditoire. «En tant que consommatrice de True crime, je n’en ai jamais assez. Je suis toujours à la recherche d’autres choses à écouter», fait-elle valoir. Dans la mesure du possible, elle ne présentera dans son balado que des histoires québécoises. Chaque épisode lui demande d’ailleurs énormément de temps et d’énergie, elle qui occupe un emploi à temps plein en plus d’être maman de deux jeunes enfants. Celui sur Jenique Dalcourt, qui dure 27 minutes, a nécessité 15 heures de recherche et 5 heures d’écriture. «Je fais vraiment tout moi-même, révèle-t-elle. Je voulais absolument être entièrement indépendante pour ne pas avoir à me fier sur quelqu’un d’autre. La recherche, c’est vraiment long; je veux lire tout ce que je peux trouver sur le sujet et écouter tous les documentaires que je peux trouver.» La Longueuilloise avoue avoir une «petite crainte» à savoir comment les familles des victimes pourraient réagir à l’écoute de son balado. «Le but, c’est de rendre une espèce d’hommage aux victimes et de faire parler du dossier, dit-elle. Jamais je ne voudrais déranger quiconque avec ça. C’est pour ça que j’essaie de l’aborder avec le plus compassion possible.» «Je ne peux pas croire qu’il y a des dossiers qu’on ne peut résoudre, poursuit-elle. Je comprends pourquoi, mais pour moi, c’est insensé que les familles des victimes ne puissent pas avoir de fin, de réponses à leurs questions.» Mme Longpré compte publier un épisode par semaine. Le Courrier du Sud s'est également entretenu avec le président de Meurtres et disparitions irrésolus du Québec, Stéphane Luce, qui encourage les initiatives comme celle de Mme Longpré.