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Ils prétendent être de l'ARC pour frauder des citoyens

le vendredi 03 août 2018
Modifié à 16 h 49 min le 03 août 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Des fraudeurs du web prétendant travailler pour l'Agence du revenu du Canada (ARC) ciblent des personnes vulnérables telles que des personnes âgées et immigrantes pour leur soutirer de l'argent. Une recrudescence de ce type d'arnaque a été remarquée sur le territoire de l'agglomération de Longueuil par les autorités policières, alors que plus de 15 fraudes ont été répertoriées en deux semaines. En 2016 et 2017, un total de 19 fraudes avaient été dénombrées par le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL). Depuis janvier, le compte est déjà à 21. La première approche est généralement effectuée par courriel, puis viennent les appels téléphoniques. Les méthodes varient afin que les victimes potentielles remettent leurs informations personnelles et bancaires aux fraudeurs. Témoignage d'une victime Navid Rafati, un Iranien de 34 ans établi au Québec depuis 2014, a été victime de ce stratagème il y a trois semaines. Il a reçu pas moins de 10 appels en une journée, provenant de numéros de téléphone différents. «Ils t'appellent et te gardent sur la ligne en posant des questions personnelles sur ton salaire et ce que tu possèdes dans ton compte, révèle M. Rafati. Ils m'ont parlé pendant quatre heures.» Le Montréalais d'adoption a tenté d'expliquer au prétendu agent de l'ARC qu'il ne parlait pas bien l'anglais et qu'il préférerait être servi en français, mais sa demande n'a pas été considérée. «Ils jouent bien avec les mots pour te manipuler. J'ai beaucoup d'amis qui se sont fait demander leur numéro d'assurance sociale, admet-il. Je crois qu'ils visent les personnes immigrantes parce que nous sommes vulnérables.» Ne voulant pas contrevenir au système canadien qu'il connaît peu, le père de famille a remis son adresse courriel et ses mots de passe. Les criminels ont ensuite réussi à soutirer 500$ de son compte bancaire. Les personnes vulnérables ciblées La porte-parole du SPAL Mélanie Mercille précise qu'il serait très plausible que les personnes immigrantes soient visées en raison de leur vulnérabilité. Selon les statistiques recueillies, l'âge moyen des victimes se situe entre 55 et 79 ans; une catégorie de personnes plus à risque de se faire piéger avec la technologie. Il est à noter que le gouvernement fédéral ou provincial ne demandera jamais de payer une dette immédiatement. Il envoie un document officiel par la poste et offre un délai pour payer ou contester. Le SPAL rappelle également qu'une victime de fraude doit composer le 911. Une personne qui a donné ses informations personnelles, particulièrement son numéro d’assurance sociale, doit immédiatement contacter Équifax et Trans-Union pour qu'une alerte soit inscrite à son dossier. L'argent, dans la majorité des cas, ne sera pas récupérable, car il est la plupart du temps transféré outremer. Conseils du SPAL pour éviter ce type de fraude: -Ne pas ouvrir un courriel contenant un lien et qui demande de divulguer des renseignements personnels ou financiers. Exception: si une personne appelle à l'ARC pour demander un formulaire ou un lien vers des renseignements précis, un agent répondra à la demande par courriel au cours de l'appel téléphonique. Il s'agit du seul cas où l'ARC envoie des courriels qui contiennent des liens; -Ne pas donner de numéros de carte de guichet ou de crédit par téléphone; -Ne donner aucune information personnelle par courriel et message texte; -Ne pas faire de transfert électronique pour payer une dette à l’ARC; -Ne pas envoyer de l’argent sous forme de cartes iTunes ou toutes autres cartes de jeu virtuel afin de régler une dette avec l’ARC; -Ne pas payer une dette par les guichets bancaires qui transforment l'argent en Bitcoins; -Ne pas se fier au numéro qui apparaît sur l’afficheur du téléphone; les fraudeurs ont des appareils qui leur permettent de faire changer le numéro sur l'afficheur; -L’ARC n’envoie pas un courriel en anglais ou en français seulement – toutes les communications sont dans les deux langues officielles; -Ne pas oublier que les fraudeurs sont persistants et de plus en plus agressifs verbalement. Ils mettent leurs victimes dans un état d’urgence et savent qu’en leur faisant peur, elles vont poser des gestes regrettables qu'elles n'auraient pas fait dans un meilleur état d'esprit.