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Incendie de bâtiments: le nombre le plus élevé depuis 2009

le mardi 11 juin 2019
Modifié à 16 h 48 min le 07 juin 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

SÉCURITÉ. Le nombre d’incendies de bâtiments a atteint un sommet qui n’avait pas été vu depuis les dix dernières années sur le territoire de l’agglomération de Longueuil. En 2018, les pompiers ont combattu 240 incendies de bâtiments, soit 33% de plus qu’en 2017. Les incendies de risques faibles et moyens comptent pour 75% de cette hausse. Quant aux incendies de risques élevés, il y en a eu 16 de plus que l’année précédente. Des 240 incendies de bâtiments, 166 ont eu lieu à Longueuil. «Il faut retourner en 2009 pour retracer une année aussi imposante en matière d’incendies de bâtiments», dévoile le Rapport d’activités 2018 du Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil (SSIAL). L’an dernier, une personne est décédée dans un incendie. Lors d’une intervention le 23 août dans un immeuble à logements de la rue Montpetit, dans l’arr. du Vieux-Longueuil, un homme de 52 ans avait été retrouvé inconscient dans son appartement. Malgré les manœuvres de réanimation, son décès avait été constaté à l’hôpital. L’année précédente, le bilan faisait aussi état d’un décès. Le nombre de victimes de blessures mineures et majeures a toutefois considérablement diminué entre 2017 et 2018, passant de 138 à 18 pour les blessures mineures, et de 132 à 42 pour les blessures majeures. Négligence en cause La négligence demeure l’une des principales causes des incendies (36 sur 240), «attribuable à des feux de cuisson, des articles de fumeurs ou à une mauvaise utilisation d’appareils produisant une source de chaleur laissé sans surveillance», cible le rapport. Des 240 incendies de bâtiments, 38 étaient de cause électrique; 25 en raison d’une défaillance mécanique; et 25 de cause indéterminée. À noter que 23 des incendies de 2018 ont nécessité une enquête policière. La hausse du nombre d’incendies se répercute également dans la valeur des pertes matérielles, qui totalisent près de 16,5 M$ en 2018. De ce montant, les pertes en bâtiments incendiés se chiffrent à 11,9 M$. Plus d’interventions, surtout en janvier Au cours des dernières années, la tendance quant au nombre d’interventions des pompiers est à la hausse. Les 8676 situations d’urgence de 2018 représentent une augmentation de 6,5% par rapport à 2017. «L’augmentation est tangible pour tous les types d’événements, indique le rapport du SSIAL. De façon plus précise, les incendies de bâtiments, les avions en détresse et les incendies de véhicule sont ceux qui ont le plus augmenté en 2018.» Le SSIAL a notamment reçu 14 appels pour des avions en détresse et réalisé 10 interventions impliquant des matières dangereuses. Une part de 84% de cette hausse d’événements est concentrée en un seul mois, soit en janvier. Ce sont 444 appels supplémentaires que le SSIAL a reçu durant le premier mois de l’année. Si le nombre d’incendies de bâtiments a connu une hausse considérable, il demeure que les vérifications (5091), les assistances (2672) et les incendies extérieurs (551) sont les types d’interventions les plus fréquentes.       L’année 2018 des pompiers en chiffres • 8676 interventions d’urgence

  • 5360 activités de prévention
  • 240 incendies de bâtiments
  • 90 incendies de véhicules
  • 28 interventions nautiques sur le fleuve
  • 10 interventions impliquant des matières dangereuses
  • 3 interventions sur glace
  • 1 incendie avec décès
  • 2876 heures de formation
  De nouveaux équipements En 2018, le budget du SSIAL était de 39,5 M$. Il a bénéficié d’une hausse de 8,8% depuis 2016. La plus forte augmentation est observée dans la part du budget consacrée au soutien matériel et technique, qui se traduit en une dépense de 3,9 M$ en 2018. Le SSIAL a mis en place des recommandations du Guide des bonnes pratiques de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), notamment en ce qui a trait à la décontamination à la suite d’une intervention lors d’un incendie. La CNESST reconnait neuf maladies professionnelles directement reliées aux contaminants toxiques générés par les incendies. Les pompiers ont été munis d’un deuxième vêtement de protection individuelle afin de faciliter le nettoyage. L’acquisition de ces vêtements se poursuivra en 2019 et 2020. Parmi les nouveaux équipements dont s’est dotés le service incendie, l’embarcation UMA17 a été acquise en décembre. Ce bateau peut être employé sur la glace ou sur l’eau. Les équipes recevront une formation au cours de l’année. «Le moyen de propulsion lorsqu’on se retrouve sur la glace est le même qu’une trottinette, explique le rapport. C’est-à-dire que les quatre intervenants à bord posent un genou dans une glissière prévue à cet effet et se propulsent avec leur autre jambe qui pousse sur la glace.»   Avertisseurs de fumée Le SSIAL a dépassé son objectif de nombre de visites de prévention concernant les avertisseurs de fumée en 2018. Selon un nouveau règlement, tout avertisseur de fumée désuet et non relié au circuit électrique doit être remplacé par un avertisseur de fumée scellé avec une pile au lithium, garantissant son bon fonctionnement durant 10 ans. Il est recommandé de remplacer l’avertisseur par un appareil électrique muni d’une pile comme deuxième source d’alimentation. En 2018, 2793 avis de correction ont été émis, que ce soit pour des avertisseurs de fumée manquants ou non fonctionnels.   Meilleure gestion des risques concernant les matières dangereuses Une première Stratégie pour une meilleure gestion intégrée des risques concernant les matières dangereuses 2019-2023 a été créée. Elle établit 14 activités stratégiques qui visent une «plus grande résilience» de la communauté face à ces risques. La Stratégie permettra notamment de réaliser un portrait des entreprises de l’agglomération qui disposent de matières dangereuses; d’encourager la prévention des risques impliquant ces matières par l’aménagement du territoire; et d’optimiser la réponse des intervenants lors d’accidents impliquant des matières dangereuses.