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Jack Gyllenhaall méconnaissable dans le rôle d'un boxeur

le vendredi 20 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 20 novembre 2015
Par Pascal Cloutier

pascal_cloutier@gravitemedia.com

Le Gaucher - Étoiles: *** et demie

Le Gaucher du réalisateur américain Antoine Fuqua, a beau s’approprier la plupart des tics des films de boxe, il n’en demeure pas moins que le résultat est impressionnant.

C’est peut-être la métamorphose physique de Jake Gyllenhaall, c’est peut-être seulement son jeu. C’est peut-être aussi Rachel McAdams qui incarne avec brio une femme forte. C’est peut-être également Forest Whitaker, cet acteur afro-américain qui, film après film, expose tout le talent dont il est investi.

Enfin, c'est peut-être aussi le travail impeccable de la toute jeune Oona Laurence, dont le personnage permet qu’il y ait une fin au combat du boxeur gaucher (Gyllenhaall).

S’il y avait une chose qui ne nous a pas plu dans les 124 minutes de ce long métrage, c’est la manière d’escamoter certains passages obligés. Aussi rapide que la débâcle de Rocky Balboa dans ses films, la descente aux enfers de Billy Hope (Gyllenhaall) est aussi subite qu’incompréhensible.

De plus, le drame central du scénario est ignoré de manière insensée.

Les combats sont bien filmés et la manière que le tout est rendu à l’écran ne nous fait pas s’ennuyer de Rocky, pas du tout. Mais l’exercice n’apporte rien au genre. Le boxeur n’a rien d’une lumière ici non plus, sa femme n’est pas recroquevillée sur elle-même comme Adrianne dans Rocky, mais ce n’est pas un renversement des rôles qui nous fera crier au génie.

La gêne que s’est gardée Fuqua dans le dénouement du film et, je ne vous apprendrai rien, du combat qui le conclut est la bienvenue. Doit-on s’attendre à une suite? Nous ne nous le souhaitons pas. Un bon film malgré tout.

Le Cadeau

Étoiles: *** et demie

Nous vous avouerons ne pas avoir eu beaucoup d’attentes pour ce film. Jason Bateman nous avait démontré des talents insoupçonnés en associant son nom à quelques comédies plus qu’honnêtes. Voilà que le même acteur que nous avons connu à la télé nous démontre aussi du talent pour le drame.

Dans Le Cadeau, un film de 108 minutes dirigé par le réalisateur australien Joel Edgerton, les perceptions et les inquiétudes sont nombreuses.

Un jeune couple déménage depuis Chicago dans une superbe demeure de la côte ouest, où Simon (Jason Bateman) vient d’obtenir un nouvel emploi. Sa femme, Robyn (Rebecca Hall), se remet pour sa part d’une fausse-couche et espère fonder une famille le plus tôt possible. Alors que le couple est à magasiner, un homme se présente à Simon comme étant Gordo (Joel Edgerton), un ancien confrère de classe.

Difficilement, Simon reconnaît celui qui s’est présenté timidement à lui, mais rapporte à sa femme qu’il ne le reconnaît pas très bien. Gordo s’imposera à plusieurs reprises à la nouvelle demeure du couple et finira par les inquiéter. Homme louche, Gordo fait peur, mais les apparences peuvent être trompeuses et nous aurons été pris au jeu nous aussi.

Nous qui pensions que c’était un scénario un peu boboche, une simple répétition idiote pour faire peur, il n’en est rien. C'est beaucoup à cause des acteurs principaux dont le réalisateur qui s’est donné la tâche ingrate de jouer le méchant, le fou, le dangereux. Pourtant ce n’est peut-être pas lui le pire…

Efficace pour faire peur, efficace pour nous déstabiliser, efficace au final, Le Cadeau aura profité d’une campagne publicitaire télé qui, habituellement, n’annonce rien de bien. Les images n’ont rien d’exceptionnel. Tout repose sur le scénario original du réalisateur et acteur Edgerton.

Tout le mérite revient à un seul homme qui aura aussi eu le flair de donner à Jason Bateman un rôle plus difficile que ceux auxquels il nous a habitués.

Le Cadeau

Réalisateur: Joel Edgerton