« Je n'ai jamais été témoin d'autant de violence de toute ma vie »

Claude Bessette a peur. Il a peur de son complice, Mario Bernier, depuis qu'ils ont battu à mort un proche des Hells Angels et son fils, dans un appartement situé au-dessus du Cabaret Doric, en 2011. À LIRE AUSSI: Neuf ans de prison pour le double meurtre au Doric Bessette et Bernier ont tous deux plaidé coupable, en décembre, aux chefs d'accusation d'homicide involontaire qui pesaient contre eux après la mort de François et Francis Dupont, tabassés à coups de bâton de baseball au crâne. Mario Bernier a écopé d'une peine de 13 ans de prison, mais Claude Bessette, un résident de Chambly, demeure en liberté. Les représentations sur la peine à lui imposer se poursuivent cette semaine au palais de justice de Longueuil. Pas de témoin L'affaire remonte à novembre 2011. Bessette et Bernier ont tous deux perdu leur emploi, et ils blâment François Dupont. Celui-ci est un ami du Hells Angels Michel Guertin, qui possédait plusieurs entreprises, dont celles qui embauchaient les coaccusés. Le 4 novembre, ils se rendent chez François Dupont, au-dessus du Cabaret Doric, sur le boul. Taschereau. Bessette affirme se tenir près de la porte pendant que Bernier lui assène quatre ou cinq coups au visage. Il saigne amplement de la tête. Son fils, Francis, ouvre la porte à ce moment. Il venait rendre visite à son père. Comble de malchance: Bernier ne veut pas de témoin. Lui aussi encaisse trois ou quatre coups à la tête. Les deux intrus quittent aussitôt les lieux. Les corps de François et Francis Dupont ne seront trouvés que quatre jours plus tard. Crainte de représailles «Je ne m'attendais pas du tout à ça, a plaidé Bessette en cour, le 4 juin. Dans le monde des motards, ça arrive qu'ils règlent des histoires en cassant les jambes. Ça finit là et personne ne porte plainte. Je pensais que ce serait ça.» M. Bessette a affirmé craindre des représailles des Hells Angels, ou encore du clan Bernier. «Je n'ai jamais été témoin d'autant de violence de toute ma vie», a-t-il laissé tomber, ajoutant que ses portes sont toujours barrées depuis le jour du meurtre. Les avocats n'ont pas encore présenté leurs positions quant à la peine à imposer à Claude Bessette. La Couronne compte toutefois miser sur le principe de l'équivalence des peines pour qu'il reçoive une peine semblable à celle de Mario Bernier, soit 13 ans de pénitencier.