Culture

« Je ne me mets pas de limite » - Katherine Levac

le jeudi 14 novembre 2019
Modifié à 11 h 20 min le 14 novembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

À L’Étoile Banque Nationale le 22 novembre

Sur scène, Katherine Levac est fidèle à ce qu’elle est et ce qu’elle vit. Après près de trois ans à sillonner la province avec Velours – rodage et tournée inclus –, elle réalise à quel point elle a entre les mains un show accessible et, à en croire les rires et les salles remplies, réussi. L’humoriste s’est prêtée à l’exercice: comment se décrire à quelqu’un qui ne la connait pas du tout... et qui donc, n’aurait pas ouvert la télé ni consulter le Web depuis les dernières années? «Je suis un peu pince sans rire. C’est assez calme et doux comme vibe. Je prends mon temps, je ne vais pas crier et faire des pirouettes. En même temps, je peux aussi être crue et directe, et ça surprend.» Son spectacle rallie tant un public jeune que plus âgé. Face à ce qu’elle voyait d’abord comme un défi, Katherine Levac s’assume pleinement et parle de sa réalité de femme de 30 ans. «J’explique d’où je viens mais aussi où je vais. Je ne me mets pas de limite», soutient celle qui s’est entre autres fait connaître à SNL Québec et Like-moi. Dans la pure tradition du stand-up, elle abordera une foule de sujets, du sport aux relations amoureuses en passant par l’éducation. Elle ne se gêne pas pour partager ses observations et rire «avec amour» des baby-boomers, des Québécois, des Ontariens, de tout le monde bref, incluant la génération Y, et donc d’elle-même. Ris, ris moins D’un soir à l’autre, Velours n’est jamais tout à fait identique. Telle est la «grande beauté» à la fois de livrer et d’aller voir un spectacle d’humour, croit la Franco-Ontarienne. «Des fois, on me demande si je suis tannée de répéter toujours le même show. On dirait que je pense parfois être tannée, mais dès que je monte sur scène, ça disparait. Le monde devant moi n’a jamais entendu les blagues, et ça paraît. Ça me donne de l’énergie.» Si certains soirs laissent plus de place à l’improvisation que d’autres, Katherine Levac s’adapte aux régions qu’elle visite et change quelques référents lorsqu’elle traverse la frontière Québec/Ontario. Elle aime aussi voir ce qui fait rire – ou moins – certains publics. «Quand un numéro ne suscite pas les mêmes réactions, ça rend le propos plus cool. Je sens qu’on a touché quelque chose, on en apprend sur la société.» «Les jokes de première communion – parce que j’en reviens pas que ça existe encore, la première communion! –, ça ne passe pas vraiment en Ontario, donne-t-elle en exemple. Mais quand je fais le numéro sur la fragilité du français, on connecte tellement.» Au Québec, son numéro sur ce qu’est devenir Québécois – carte soleil incluse – fait bien rire. Plate? Katherine Levac a déjà affirmé avoir une «vie plate». Plate, dans le sens de tranquille, dans le sens où après un spectacle, elle trouve bien parfait de retourner à sa chambre d’hôtel et regarder The Office. «Peut-être que je m’arrange pour que ce soit plate parce que j’aime ça, dit-elle. J’ai une routine de p’tite madame.» La tournée et les horaires chargés n’auront donc rien changé. Elle remarque d’ailleurs cette sagesse chez les humoristes de son âge. «Les humoristes des autres générations nous trouvent ben plates en tournée! On a nos petits cahiers de notes, on est un peu nerds, on visite les musées!» Après une année où elle enfilait les spectacles quatre fois par semaine, elle apprécie son calendrier devenu un tantinet moins chargé, où elle peut intégrer d’autres projets. «Des fois, les gens n’en reviennent pas que j’aie dit non à tel projet, mais c’est sûr que je ne pouvais pas, j’étais à Amos.» Qui sait, peut-être pourra-t-elle, comme elle a récemment écrit sur Facebook à propos de la fin de Like-moi, «jouer dans des films d’humoristes qui sortent à l’été où on va me demander de jouer moi-même».       Drôle de questionnaire Katherine Levac a déjà dit aimer les questions d’enfant du genre «Avec qui passerais-je le reste de mes jours sur une île déserte?» ou encore «Quel est ton animal de ferme préféré?». Le Courrier du Sud l’a prise au mot. Si tu étais un animal, lequel serais-tu? «Quand je suis née, j’avais de longues jambes par rapport à mon torse et on disait que je ressemblais à une grenouille. Alors, je dirais une grenouille.» Une journée au zoo ou à La Ronde? «Au zoo.» Quel personnage de film aimerais-tu rencontrer? «Les jumelles de L’attrape-parentsQuel personnage de Harry Potter es-tu? «Je voudrais être Ginny. Elle est vraiment bonne et badass. Elle est cool, elle s’impose. Mais je pense que je suis plus une Hermione ou une Luna, un peu gênée, un peu cachée.» Qu’est-ce qui te fais le plus rire? «La surprise: Les Denis Drolet, je ne sais jamais où ils s’en vont. Ma mère me fait rire, quand elle dit «On s’en va bientôt en Belgique» et que je lui réponds «Ben non, c’est en Grèce». Comment tu peux mélanger la Belgique et la Grèce? La candeur des enfants, les humains, me font rire.»