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Julien et Sandra racontent leur expérience au sein de la brigade des Chefs!

le vendredi 24 mai 2019
Modifié à 17 h 18 min le 24 mai 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

TÉLÉVISION. Julien Phavorachitch, de Saint-Hubert, et Sandra Brosseau, de Longueuil, ont tous deux quitté la brigade des Chefs! au cours des dernières semaines. Bien sûr qu’ils ont rêvé – comme tous les candidats sans doute – à la finale. Mais la fin de leur aventure s’est aussi accompagnée d’un soulagement. Cela se voit à l’écran: semaine après semaine, le défi est exigeant. Et pour tous les aspirants-chefs, il doit être conjugué au quotidien qui suit son cours. Chaque épisode de 45 minutes nécessite une journée de tournage – à plus forte raison au tout début de la saison, lorsque les candidats étaient plus nombreux. «J’était le seul candidat qui travaillait pendant le tournage. On venait d’ouvrir le restaurant Silk Rd. C’était une très grande charge de travail. J’étais brûlé», partage Julien, qui a dû quitté après un duel l’opposant à Jules et Nicolas et durant lequel ils devaient préparer un beurre nantais et une béchamel. Sandra, elle, s’est sentie sur le coup libérée lorsqu’elle a appris qu’elle était éliminée; elle retrouverait sa fille à la maison. Participer aux Chefs était une «finalité en soi» pour celle qui en rêvait depuis la saison 1. Sans obligation à l’égard d’un employeur – terminant un congé de maternité –, c’était là le bon moment de se lancer. Lorsqu’elle a entamé le premier défi, cela faisait un an et demi qu’elle n’avait pas retravaillé en cuisine. «Ç’a m’a rafraîchie!» lance-t-elle. L’adaptation à la cuisine des Chefs! – qui, conçue pour la télévision, n’a rien d’une cuisine traditionnelle – aura tout de même été rapide. «Tout est à l’autre bout du monde! image Sandra. Les fours sont loin, il faut faire 30 pas juste pour aller chercher un cul-de-poule!» Le bagage Outre une belle visibilité et même des opportunités d’emploi, Les Chefs! aura permis à Julien de gagner une certaine maturité en cuisine. «Ça m’a aidé à contrôler ma créativité. Ça m’a donné les deux pas de recul pour que je retourne à quelque chose de plus simple, de plus maîtrisé. J’ai fait un retour à mes bases, ça m’a fait du bien.» C’est peut-être d’ailleurs cette audace qui lui aura coûté des points lors du défi du pâté chinois réinventé. «J’étais allé loin sur le concept. Mais je voulais rendre hommage aux ouvriers chinois à qui on servait ce plat. J’ai voulu faire un plat typique à eux. Ma liste de travail était peut-être trop élevée», constate-il avec le recul, pensant à sa pâte maison qui n’avait pas suffisamment reposé ou encore à la farce encore chaude au moment de l’insérer dans la pâte. Quant à Sandra, elle avoue que l’annonce du défi la prenait souvent par surprise. «J’ai été étonnée que le flot d’idées ne vienne pas aussi vite que je le voulais. On nous donnait le défi, et souvent, c’était le blanc total, même si c’était des produits avec lesquels j’avais déjà travaillé», relate celle dont les juges ont relevé le grand calme tout au long de la compétition. Remporter le défi de mettre en valeur les produits de la Nouvelle-Écosse dans un plat et deux entrées – accompagné de surcroît d’un voyage dans cette province des Maritimes – aura été une très agréable surprise. Car même si un défi se déroule bien, il est toujours difficile de prédire le verdict des juges. «Tout au long du tournage, on nous demande: où crois-tu que tu te situes aujourd’hui? On ne le sait pas, on ne peut pas goûter aux assiettes des autres. Ça peut être très bien présenté, mais si ce n’est pas assaisonné...» Écouter l’émission dans le confort de son salon avait aussi l’avantage pour Julien d’entendre tous les commentaires des juges. Ces derniers ne commentaient les plats que des gagnants ou des candidats en danger. Les candidats du «milieu» profitaient moins de ce feedback. L’avenir, en cuisine et ailleurs Pendant le tournage, Sandra a poursuivi une formation en sciences des religions, estimant que la cuisine ne pourra peut-être pas être le métier de toute une vie. «Je ne veux pas travailler dans un resto jusqu’à 50 ans. On est dans des conditions extrêmes et ce n’est pas beaucoup récompensé...» laisse-t-elle entendre. Mais pour l’instant, mettre sur pied son propre service de traiteur est le prochain projet dans sa mire. Elle a suivi une formation de lancement d’entreprise et s’estime assez mature pour faire ce saut. «C’est un secteur très à risque, la restauration. Il n’y a pas beaucoup d’argent au début, alors c’est difficile d’avoir des prêts.» Elle imagine un service de traiteur qui pourrait aussi proposer une petite épicerie de mets gastronomiques préparés, et peut-être même un café. Quant à Julien, il a quitté le Silk Rd et œuvre maintenant dans la cuisine du Foxy, restaurant de Griffintown classé 77meilleur au pays selon le Canada’s 100 Best Restaurants 2019. Lors de son départ, Julien a reçu comme conseil du juge Normand Laprise de trouver un mentor et un travail dans une «vraie cuisine». Au Silk Rd, Julien travaillait avec uniquement deux autres cuisiniers. S’il pouvait expérimenter de nouvelles techniques, il était souvent laissé à lui-même, étant donné l’ampleur de la tâche. «Je comprends pourquoi il m’a donné ce conseil. Être encadré d’un mentor m’aide énormément», conclut Julien.