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Jusqu’à 442$ pour faire son potager

le mardi 16 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 juin 2015

Les familles investissent de plus en plus d’argent pour aménager jardin et plates-bandes. Certaines d’entre elles peuvent y consacrer jusqu’à 442$ annuellement, selon la plus récente enquête réalisée par Statistiques Canada.

Guillaume Guitard, directeur général de la pépinière Auclair et Frères, à Saint-Hilaire, remarque que les jeunes familles préfèrent acheter des produits finis plus dispendieux, mais beaux immédiatement.

Il constate que celles qui n’ont jamais jardiné auparavant commencent à s’intéresser à l’horticulture lorsqu’elles achètent leur première maison. En raison de leur moins grande expérience de jardinage, elles ont tendance à opter pour un produit "clé en main".

«Les gens sont prêts à payer plus cher pour des fleurs ou des arbres matures et même pour les faire installer», affirme M. Guitard.

Même son de cloche chez les commerçants du Marché public de Longueuil, qui s'entendent pour dire que les jardinières déjà toutes prêtes ont la cote, tout comme les plants de potagers.

«Les grosses jardinières, de qualité et bien fournies, sont de bons vendeurs. Les gens plantent de moins en moins. C'est un peu comme la nourriture, avec les plats préparés d'avance», évoque Gérard Fréchette, de Fréchette fruits et légumes. Les jardinières de tomates sont aussi populaires au kiosque de Chez Ti-Claude.

De son côté, Massouma Al Bahely, du Potager Mont-Rouge, note que les vivaces sont tout aussi recherchées. «Les gens veulent quelque chose de simple, qu'ils n'auront pas à replanter l'année suivante», soutient-elle.

Légumes frais en abondance

La propriétaire de la pépinière A. Massé à Saint-Césaire, Colette Longpré, constate pour sa part un engouement pour les potagers depuis trois ou quatre ans, en particulier pour les arbres fruitiers.

«Les gens sont de plus en plus conscientisés à l’importance de manger santé, puisqu’on en parle beaucoup à la télévision et dans les journaux», croit Mme Longpré.

Selon Marie-Josée Tremblay, directrice des achats de catégorie chez Marcil, un centre de rénovation qui compte plusieurs points de service dans la région, les ménages investissent environ 150 à 200$ en produits horticoles chaque année, selon ses estimations. Ce montant peut s’élever jusqu’à 300$ si la famille désire avoir un potager, avance-t-elle.

Les dépenses globales annuelles par ménage ont presque doublé entre 2005 et 2013 au Québec, passant de 226 à 442$, selon la plus récente Enquête sur les dépenses des ménages réalisée par Statistiques Canada.

Championne des pépinières

Les Montérégiens sont gâtés en matière de fleurs, plantes et jardins, car c’est la région où l’on retrouve le plus de jardineries, soit environ 20% de tous les commerces spécialisés dans la vente de produits horticoles au Québec, selon la Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec (FIHOQ).

L’organisation explique que la démographie de la région joue un rôle important sur ce phénomène. La densité de la population est plus élevée, soit 135 habitants par km2 comparativement à 29 habitants par km2 dans les Laurentides et à 40 habitants par km2 dans Lanaudière. De plus, on retrouve 23 villes de 15 000 habitants et plus en Montérégie alors qu’il y en a que 17 dans l’ensemble de la Couronne-Nord (Laval-Laurentides-Lanaudière).

L’horticulture a toujours fait partie de l’histoire de la région, la Montérégie étant le centre horticole et agricole du Québec depuis des décennies. C’est en raison de son climat chaud et de ses zones cultivables que le territoire est propice à l’horticulture.

Avec la collaboration d’Ali Dostie.