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Justin Trudeau accorde une entrevue à Gravité Média

le mercredi 18 novembre 2020
Modifié à 16 h 48 min le 18 novembre 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a accordé une courte entrevue téléphonique à Gravité Média, le mercredi 18 novembre, en matinée. Au menu: logement social et Prestation canadienne d’urgence (PCU). M. Trudeau fait présentement une tournée des médias locaux au Canada. «C’est une façon pour moi de rester connecté avec les gens. Avant la pandémie, je voyageais beaucoup à travers le pays et j’aimais le faire, explique-t-il. Ce n’est plus possible. En parlant aux médias locaux, je peux répondre à des enjeux locaux qui n’ont pas souvent écho dans les médias nationaux.» Le Soleil de Châteauguay a pu s’entretenir avec lui pendant dix minutes, le temps d’aborder deux enjeux. L’effet pervers de la PCU Si de nombreux Canadiens ont apprécié l’aide fédérale d’urgence via la PCU en début de pandémie, ce programme a compliqué la pénurie de main-d’œuvre lorsque les entreprises ont rouvert cet été. La PCU aurait-elle dû être modifiée plus tôt qu’au mois d’octobre pour moins nuire à l’économie locale? «Peut-être, a reconnu M. Trudeau. Il faut se rappeler qu’on a développé très rapidement des programmes qui étaient nécessaires. Notre grand défi était de garder les gens à la maison.» Il dit que les chiffres démontrent que beaucoup de citoyens sont retournés au boulot en mai et en juin. «Énormément de gens ont quitté la PCU à ce moment-là. Ils étaient tannés de rester chez eux. Ceux qui sont restés, c’était souvent pour des raisons familiales, comme quelqu’un qui devait s’occuper d’un proche», indique-t-il. Le premier ministre souligne que le nouveau programme en vigueur est désormais lié à l’assurance-emploi, à des programmes de formations, ce «qui est mieux aligné» avec les besoins en matière de travail. Le premier ministre du Canada croit que le gouvernement fédéral a pu aider concrètement des familles et des entreprises pendant la pandémie. «On dit souvent que le fédéral, c’est loin de notre réalité. On a vraiment vu qu’on a été là pour aider des milliers de familles et des  entreprises, avec la subvention salariale. On sera en bonne position quand la pandémie sera derrière nous», affirme-t-il. L’enjeu du logement abordable Récemment, le gouvernement fédéral a annoncé un plan d’un milliard de dollars pour accélérer la construction de logements abordables. La moitié de cette somme est destinée à 15 grandes villes canadiennes comme Montréal et Québec où les besoins sont criants. L’autre 500 M$ est destiné aux provinces, municipalités et organismes sans but lucratif qui souhaitent faire des demandes de financement rapidement. Le but de cette initiative est de créer jusqu’à 3 000 logements à travers le pays. Les organismes saluent ce programme, mais considèrent que c’est loin de combler les besoins. Dans l’agglomération de Longueuil, les organismes estiment qu’il manque un minimum de 2 500 logements. À Châteauguay, en 2019, 200 ménages étaient sur la liste d’attente de l’Office municipal d’habitation. «On va en faire plus. On a annoncé 40 milliards $ sur 10 ans [en 2015], dans notre Stratégie nationale sur le logement. Ça a pris plus de temps qu’on pensait pour signer les ententes avec les provinces. Québec a été la dernière à signer», indique M. Trudeau. Questionné à savoir si le nouveau programme peut être rapidement bonifié, le premier ministre du Canada a souligné que le fédéral doit travailler avec le provincial dans ce dossier. «Notre but c’est d’en faire plus, mais ce n’est pas toujours facile. Il faut travailler avec Québec, ce sont des conversations de juridiction», souligne M. Trudeau. La Fédération canadienne des municipalités affirme dans un document publié en novembre que si le gouvernement fédéral affectait 7 milliards $ à la création d’au moins 24 000 nouveaux logements abordables d’ici sept ans, l’itinérance chronique qui touche au moins 27 000 Canadiens prendrait fin.