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La cour municipale de Longueuil sera relogée sur le boulevard Taschereau

le jeudi 19 septembre 2019
Modifié à 17 h 17 min le 26 septembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La cour municipale de Longueuil quittera les espaces de la place Charles-Le Moyne et déménagera au 4025, boul. Taschereau, dans l’arr. de Saint-Hubert. L’Agglomération de Longueuil a autorisé la signature d’un bail de 10 ans avec Devimco Immobilier, au montant de 14,4 M$. Ce déménagement semblait s’imposer en vue du redéveloppement du 100, place Charles-Le Moyne dans le cadre du projet de centre-ville. La décision de vendre s’est aussi présentée en regard des investissements de l’ordre de 40 M$ qui auraient été nécessaires en raison de la vétusté des bâtiments. L’entente est conditionnelle à ce que Devimco Immobilier acquiert les droits et titres de l’immeuble avant la fin octobre. Solution de transition Cette relocalisation s’avère néanmoins une solution temporaire. Cela fait plusieurs années que la Ville tente de vendre le 100, place Charles-Le Moyne. Depuis plus d’un an, la Ville tente aussi de parvenir à une entente de développement du secteur. Les recherches d’un nouveau bâtiment pour abriter la cour municipale ont ainsi été entamées en mai 2018. Un avis de recherche a été publié dans le réseau des courtiers immobiliers spécialisés en immobilier commercial. À l’issue de ces démarches, une vingtaine de sites ont été évalués et cinq propriétaires ont été invités à faire partie de la sélection. Un seul a complété le processus. Selon les explications qu’a données le directeur général à la séance du conseil municipal du 17 septembre, le premier choix était de relocaliser la cour municipale pour une période de 5 ans, le temps de trouver une solution permanente. Longueuil a dû se rabattre sur un délai de 10 ans, car «le marché n’offrait pas d’aménagements raisonnables», a signifié Patrick Savard. La location a été privilégiée, car se lancer dans une acquisition aurait été «précipité», a ajouté le directeur général. L’Agglomération devra donc trouver un site permanent dans cinq ans et décider d’opter pour la construction de locaux, le renouvellement de bail ou l’aménagement dans des locaux municipaux. De plus, l’offre de Devimco dépasse de 26% le montant prévu au budget 2019. Le loyer annuel pour 2020 est de 1,2 M$. Les estimations initiales étaient basées sur des hypothèses développées à partir du loyer des locaux à la Tour SSQ, soit des espaces de bureaux conventionnels. Le coût des améliorations locatives s'est avéré trois fois plus élevés,  la cour municipale nécessitant des aménagements spécifiques. Selon les explications de la Ville, le loyer de base était aussi plus élevé en raison du coût de la transaction d'acquisition de l'immeuble par le propriétaire. Le chef de l’opposition Xavier Léger a déploré le peu d’options qui s’offrent aux élus afin de relocaliser la cour municipale. «On est mis au pied du mur.» Brossard et Saint-Bruno-de-Montarville votent contre Lors de la séance du conseil d’agglomération du 19 septembre, la mairesse de Brossard Doreen Assaad s’est vivement opposée à l’approbation du bail et a énuméré les raisons de son refus. Elle a jugé «inquiétante» la hausse de 26% des coûts par rapport aux estimations de l’exercice budgétaire 2019, en plus des coûts d’amélioration locative «trois fois plus élevés» que ceux estimés. Mme Assaad a aussi ciblé le «sentiment d’urgence» à signer ce bail, alors que la Ville est actuellement propriétaire du bâtiment où loge la cour municipale. «On peut attendre pour faire un choix judicieux qui sera à l’avantage de la Ville et de l’Agglomération», a-t-elle avancé. Elle se demande aussi si la Ville a évalué la possibilité d’acheter le bâtiment où elle louera des espaces au montant de plus de 14 M$ pour 10 ans. La valeur marchande de la bâtisse avoisinerait les 8 M$, selon ses dires. La mairesse reproche aussi le peu d’informations transmises aux élus des villes reconstituées. «Nous constatons que nous avons eu très peu d’informations sur le processus de choix de site proposé, malgré nos demandes répétées», a-t-elle soulevé. Elle affirme avoir reçu le rapport «très sommaire» du courtier immobilier moins de 24 heures avant la séance du conseil d’agglomération. «Brossard n’avait pas le choix de dire non», a-t-elle tranché. Tout comme Mme Assaad, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville Martin Murray a voté contre l’approbation du bail. Il avait précédemment demandé le report du point à une séance ultérieure, disant avoir récemment appris des éléments d’informations portant sur cet enjeu et dont il ne pouvait révéler la nature. «Je me sens très mal à l’aise d’approuver ce bail, même si je ne suis pas complètement en défaveur. Il y a un point d’éclaircissement que je souhaite obtenir», avait-il justifié. La majorité du conseil s’est opposée à la demande de report.