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La firme Nadeau Nadeau Blondin aux petits soins des bâtiments patrimoniaux

le jeudi 05 novembre 2020
Modifié à 15 h 27 min le 05 novembre 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Églises, cathédrales, maisons, bâtiments publics, granges, couvents, moulins, écoles… La firme d’architectes de La Prairie Nadeau Nadeau Blondin a restauré de nombreux bâtiments patrimoniaux au cours des 30 dernières années. De ceux-ci, plusieurs églises situées d’un bout à l’autre de la Rive-Sud de Montréal. Le fondateur de Nadeau Nadeau Blondin, Jacques Nadeau, était un passionné de patrimoine. La firme a donc acquis, au fil des années, une grande expérience dans ce domaine. Alors que M. Nadeau est décédé l’année dernière, ses associés, soit son fils David et Keven Blondin, continuent en ce sens. «On a eu la chance d’avoir un mentor qui connaissait beaucoup ça, qui nous a transmis son expérience», souligne David Nadeau. Parmi les églises sur lesquelles la firme a travaillé, on retrouve la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, à Longueuil. Elle a nécessité d’importants travaux, qui consistaient principalement à restaurer les plâtres intérieurs. Le tout a duré 10 ans et s’est terminé en 2019. «Il fallait le voir: il y avait des échafaudages sur 100% des espaces intérieurs. C’était considérable», relate l’architecte. «Il y avait un enjeu de sécurité, ajoute-t-il. Il fallait sécuriser les plâtres et les restaurer. Il y a même des filets qui ont été installés à l’intérieur pendant certaines années. La fabrique a toujours agi de façon sécuritaire.» Nadeau Nadeau Blondin s’est aussi vue confier la restauration de la Basilique Saint-Anne, à Varennes. La toiture a été refaite en entier, tout comme la maçonnerie. Des travaux ont également été réalisés aux fenêtres, aux plâtres intérieurs, au terrassement et au parvis. «On a touché à tout, tant la basilique comme telle que le presbytère, indique l’architecte. On est intervenu un peu partout au niveau de l’enclos paroissial.» Après 10 ans, les travaux se poursuivent toujours à ce jour à la Basilique. Autres églises Les architectes laprairiens ont aussi travaillé, de 2015 à 2019, sur l’église de La Nativité. Ils y ont restauré le clocher, la maçonnerie ainsi que les portes et fenêtres de la façade avant, en plus de procéder à la réfection de la toiture. L’expertise de la firme a aussi été requise pour la restauration de l’église de Saint-Constant, en 2018 et 2019, et de la Mission Saint-François, à Kahnawake, il y a un peu plus de 10 ans. Les fabriques «à bout de souffle»  En ces temps de pandémie mondiale, David Nadeau affirme que les fabriques «sont à bout de souffle». «Les églises sont fermées, elles ont peu de sources de revenus, peu d’aide. Il faut qu’elles entretiennent les bâtiments malgré tout, qu’elles les chauffent», soutient-il. «Il y a un gros défi pour le maintien du patrimoine en général, poursuit-il. Elles sont autant affectées, sinon peut-être même plus que d’autres groupes. Elles ont toute mon admiration.» Plusieurs phases La restauration d’une église nécessite plusieurs étapes. Il s’agit d’abord de réaliser le «carnet de santé» du bâtiment, c’est-à-dire «une évaluation générale, pour voir son état», selon M. Nadeau. Celui-ci devient ainsi le «plan de match» de la fabrique et lui servira à obtenir des subventions, lorsque possible. Puis, les travaux sont organisés selon les priorités, «parce que pour les églises, c’est un réel défi d’amasser de l’argent, de se financer», dit-il. Pour chacune de ses interventions, la firme tente de «respecter les techniques d’origine», alors qu’il s’agit de bâtiments construits il y a des dizaines et des dizaines d’années. «On tente le plus possible de préserver l’authenticité des éléments, poursuit M. Nadeau. Avant de remplacer une pierre, on voit si elle est en bonne condition, si on peut la conserver. On tente de faire des interventions qui sont réversibles aussi. On ne veut pas créer un préjudice pour plus tard.» Et même après de nombreuses années de travaux, la restauration d’une église n’est «jamais vraiment terminée», soutient-il.