Chroniques
Opinion

La main-d’œuvre dans le secteur culturel

le mercredi 15 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 15 mars 2017

La main-d’œuvre dans le secteur culturel est un sujet dont on parle peu. Pourtant, sa situation est alarmante.

Le 14 février dernier, un regroupement de 50 associations et regroupements du milieu culturel de partout au Québec, incluant le Réseau des conseils régionaux de la culture, lançaient la campagne La culture, le cœur du Québec – Pour des carrières durables. Cette campagne vise à encourager le gouvernement du Québec à adapter ses politiques et ses interventions aux travailleurs atypiques, dont ceux du secteur culturel, qui représentent 150 000 professionnels au Québec, soit 3,7% de la population active.

La constance de la précarité

Interpellé par cette campagne, j’ai échangé, ces derniers temps, avec plusieurs artistes et travailleurs culturels à propos de ces questions. Bien entendu, surcharge de travail, bénévolat, multitâche, cumul de plusieurs emplois, conditions salariales dérisoires, précarité d’emploi, etc., sont autant de sujets qui reviennent invariablement. Le milieu culturel semble non seulement au bord de l’épuisement généralisé, mais également au bord du gouffre si rien n’est fait.

Faisant face à une constante précarité depuis de nombreuses années, non seulement les travailleuses et les travailleurs culturels ne se sont pas enrichis, mais ils se sont appauvris. Il n’est pas rare de voir des postes en culture affichés avec un taux horaire équivalant à celui d’il y a 25 ans... Or, l’indice du coût de la vie augmente, quant à lui, d’environ 1 à 2% par année.

Des travailleurs engagés et dévoués

Malgré l’insuffisance de moyens et le sous-financement chronique, le milieu culturel a réussi à créer un système hyperperformant, très bien rodé, conduit par des ressources professionnelles compétentes et souvent surqualifiées. Mais, ce système fonctionne principalement grâce à la bonne volonté et au dévouement de ses ressources humaines. Si demain matin, les travailleurs culturels décidaient, unanimement, de se faire rémunérer à leur juste valeur, le milieu culturel s’effondrerait sans doute, après quelques mois, à bout de liquidité. Pour que ce scénario catastrophe ne devienne pas réalité, un engagement concret de l’État et des différents acteurs clés de la société s’avère indispensable.

Annonce spéciale: veuillez prendre note que le Conseil montérégien de la culture et des communications (CMCC) se nomme dorénavant Culture Montérégie. L’auteur, Franck Michel, en est le directeur général.