Justice
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La mère qui a forcé sa fille à se prostituer était inapte à gérer ses biens

le mercredi 24 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 24 mai 2017

La femme qui aurait vendu les services sexuels de sa fille au pédophile Marc Clermont était sous curatelle publique. Inapte à gérer ses biens, elle conservait tout de même la garde de son enfant.

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Clermont a été arrêté le 10 mars, quelques jours après que la mère de la victime se soit elle-même dénoncée à la police. Il fait face à plusieurs chefs d'accusation, tout comme la mère.

Selon un jugement de la Chambre de la jeunesse tombé au début du mois de mai, la femme a été déclarée inapte à gérer ses biens en 2012. Cette déclaration ne lui a toutefois pas fait perdre la garde de son enfant.

L'identité de la mère ne peut être dévoilée afin de protéger l'identité de la victime.

Inquiète pour sa mère

Selon la décision écrite par la juge Nancy Moreau, la victime était âgée de 6 ans lorsque sa mère a rencontré Clermont. L'homme, qui s'est déjà reconnu coupable de pédophilie dans un autre dossier, lui payait 140$ par geste pour avoir accès au corps de la fillette. Les gestes se seraient produits sur une période de trois ans, à une fréquence de deux fois par mois vers la fin.

Selon la juge Moreau, la mère, qui se prostituait elle aussi, aurait consulté sa fille avant de permettre à Clermont de commettre ses crimes. La petite aurait accepté par amour pour sa mère.

«Les nombreuses problématiques de la mère, jumelées à un degré d’anxiété élevé, ont mené l’enfant à s’inquiéter pour sa mère. Elle se préoccupe d’elle, vérifie ce qu’elle mange, si elle prend sa médication», écrit la juge.

La mère souffrirait de nombreux problèmes physiques et psychologiques, notamment une dépendance affective, une dépression chronique et un trouble de la personnalité non spécifié. Elle souffrirait également de stress post-traumatique pour les violences physiques et sexuelles subies dans sa jeunesse.

L'argent de Clermont aurait servi notamment à payer l'épicerie.

Selon une intervenante citée par la juge Moreau, la fillette, qui n'a pas encore 10 ans, sentirait une grande culpabilité depuis que sa mère a été arrêtée et aurait même exprimé des idées suicidaires. Selon l'intervenante, «sa mère était son coeur et on lui a enlevé son coeur».

La mère insiste

Toujours selon la juge Nancy Moreau, la fillette aurait demandé à sa mère de cesser les actes sexuels. La mère aurait insisté, alors la fillette a raconté son histoire à un intervenant scolaire.

Le jour-même, soit le 6 mars, la mère s'est rendue à la police après que sa fille lui ait avoué avoir parlé à l'intervenant. La femme est incarcérée depuis ce jour.

Le 2 mai, la juge Moreau a décidé de confier la victime à une famille d'accueil. Elle a aussi recommandé des visites supervisées au moins une fois par mois avec la mère, ainsi qu'un suivi psychologique pour la victime.