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La mission de transmission du Musée de l’aérospatiale du Québec

le dimanche 16 août 2020
Modifié à 14 h 46 min le 21 août 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Discret, le Musée de l’aérospatiale du Québec, à Longueuil, est pourtant bien actif depuis sa création en août 2018. Sa mission, c’est au sein de la collectivité et tout particulièrement auprès des jeunes qu’il l’accomplit, avec cette intention de transmettre un savoir et un pan peu connu de l’histoire du Québec. «Un musée de hangars, c’est un modèle qui ne fonctionne plus. Notre mission passe beaucoup par notre implication dans la communauté, lance d’entrée de jeu le directeur des communications André Allard. Notre point d’ancrage, ce sont le jeunes.» En plus d’approcher les commissions scolaires, le Musée a entre autres organisé deux activités avec les jeunes de l’organisme La Maison de Jonathan. En mars dernier, ils ont pu vivre une initiation à l’hélicoptère, avec Helicraft et Héli-Inter. Bien que sans lieu d’exposition à l’heure actuelle, le Musée espère néanmoins se doter à l’automne d’un endroit ouvert au public, pour présenter et faire connaître ses projets de restauration, notamment. Restaurer le CF-100 [caption id="attachment_97279" align="alignright" width="444"] L’évaluation du fuselage du CF-100[/caption] Un hangar de l’aéroport de Saint-Hubert abrite actuellement un Avro CF-100 Canuck Mk, prêt du Musée canadien de la guerre à Ottawa. Le CF-100 avait déjà été prêté par le passé à Pratt & Whitney Canada pour effectuer des essais en vol du turboréacteur JT15D, à Saint-Hubert. Lorsqu’il a été retiré du service, le CF-100 avait été installé, jusqu’en 2011, sur un socle à la base militaire de Saint-Hubert. Le Musée espère, une fois l’étape de la restauration accomplie, conserver l’avion. Des étudiants candidats-ingénieurs en génie mécanique de l’École te technologie supérieure (ÉTS) de Montréal seront mobilisés sur ce projet. «On a besoin de gabarits, pour soutenir le fuselage du CF-100, au moment de faire les réparations et installer le train d’atterrissage. On aurait pu faire appel aux membres, mais on a voulu impliquer des étudiants», expose M. Allard. Ils dessineront également les plans et prépareront les instructions de montage du dispositif. La restauration à l’été 2019 du DC-3, appareil qui a volé lors du débarquement de Normandie, a grandement mis en lumière le travail du Musée de l’aérospatiale du Québec. Des étudiants et professeurs de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) ont été mis à contribution. «Ce travail d’équipe, ç’a beaucoup motivé les étudiants», constate le passionné d’aviation. L’ÉNA est devenu au fil du temps un partenaire tout naturel du musée. Combler un manque Le Musée d’aérospatiale du Québec est né notamment de la nécessité, aux yeux de ses fondateurs Pierre Gillard, Gilbert McCauley et Éric Tremblay, de combler un manque. «Montréal est la troisième plus grosse grappe aérospatiale au monde. Et c’était la seule sans musée», illustre M. Allard. L’organisme entend faire connaître l’histoire de l’aérospatiale, particulièrement riche dans la province. Il s’étonne d’ailleurs que ce ne soit pas davantage enseigné dans les écoles. «On a une grande histoire, on est un peuple de constructeurs d’avions», insiste-t-il. Pour appuyer ses dires, il donne en exemple le Noorduyn Norseman, premier avion de brousse conçu dans les années 1930… au Québec. Il a été produit en 900 exemplaires. «C’était un avion révolutionnaire pour l’époque, détaille-t-il. C’est peu connu du public.» À moyen terme, le Musée a dans ses cartons le projet de retracer l’histoire de l’Aéroport de Saint-Hubert, qui célèbrera ses 100 ans en 2029. Il s’agit du plus vieil aéroport à être continuellement en opération.