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COVID-19

La pandémie met les couples à rude épreuve

le samedi 22 août 2020
Modifié à 15 h 31 min le 20 août 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La pandémie a certes fait vivre une situation hors-norme à tous Québécois. La manière d’affronter la pandémie, l’isolement social, la rigueur des mesures sanitaires à observer pendant le confinement et depuis, les assouplissements annoncés et, la pression exercée par les enfants, ont considérablement modifié l’ensemble de nos rapports personnels et sociaux. Audrey Dupuis était postée en première ligne durant la pandémie. Animatrice de groupe et intervenante à la Maison de la Famille Beauce-Etchemins, elle affirme avoir reçu beaucoup de demandes d’encadrement durant cette période. Elle en a référé plusieurs à des psychologues qui pratiquent dans la région. Ont-ils survécu à la pression? «C’est difficile à dire. On se concentre sur des familles qui ont des enfants à la maison. L’anxiété face à la COVID, face à la gestion de la maison, des enfants et beaucoup les sous» étaient en cause, précise Mme Dupuis. «Par la bande, le couple en souffrait aussi», ajoute-t-elle. Plus de travail pour les avocats Et c’est ce que nous confirme Marie Annik Walsh, vice-présidente de l’Association des avocats et avocates en droit familial du Québec et avocate en droit familial chez Dunton Rainville. «On n’a pas arrêté depuis le mois de mars, dit-elle. Et ça ne se calme pas. Dans mon équipe, c’est au moins 30 % de demandes (de divorce) en plus», comme chez les autres membres de l’association. Une consœur avocate à l’aide juridique lui a même dit qu’elle n’arrivait plus à répondre à la demande! Me Walsh suppose que c’est pareil dans toutes les régions du Québec. «Les gens sont en hypersensibilité psychologique, sont toujours dans l’urgence, sont très anxieux. Ça a un impact sur le couple et leur situation familiale. Tout le monde est comme un peu désorienté et veut se séparer maintenant». Moins grande hausse en Beauce Pour Roch Baillargeon est avocat au cabinet Roch Baillargeon Avocats de Saint-Georges, il est certain que «des couples ont eu de la difficulté à vivre la pandémie». Il n’a cependant pas observé de recrudescence de cas de séparation ou de divorce. «Par contre, des confrères me disent qu’ils ont un surplus de travail», lequel ne s’est pour l’instant pas manifesté dans l’appel du rôle en juillet devant la cour, dit-il. «Au début il y a eu des ajustements. Des parents ne voulaient pas que leurs enfants soient exposés à la COVID-19. On n’a pas tous la même sensibilité à l’égard d’une crise», précise Me Baillargeon. Il est aussi possible que la majorité des cas de séparation aient été réglés à l’amiable par les intervenants de première ligne, estime Me Robert Parent du cabinet Lavoie & Parent aussi à Saint-Georges. Selon lui, la grande majorité des couples rencontrent d’abord des intervenants des centres de médiation. Si cela ne fonctionne pas, ils se retrouveront alors chez un avocat de deuxième ligne, puis devant un juge. Article de Boris Chassagne, de la Voix du Sud, Initiative de journalisme local