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La population est derrière les maires des villes liées

le jeudi 16 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 16 mars 2017

SONDAGE. Selon un sondage présenté par les maires de Brossard, Saint-Lambert et Saint-Bruno-de-Montarville ce matin, les citoyens des trois villes liées souhaitent eux aussi quitter l'agglomération de Longueuil.

Paul Leduc, Alain Dépatie et Martin Murray réclament depuis des mois une réforme de la gouvernance et du fonctionnement de la structure créée en 2006, qui comprend aussi les villes de Boucherville et Longueuil. Les résultats du sondage mené par CROP démontrent que près de 84% des répondants sont en faveur de la tenue d'une consultation populaire afin de donner un mandat clair aux élus municipaux pour demander au gouvernement du Québec de sortir leur ville de l'agglomération.

«La voix citoyenne ne peut pas être plus claire, lance d'abord le maire de Saint-Lambert. Les citoyens nous interpellent afin que les choses changent à l'agglomération. La reddition de comptes doit être exemplaire et un nouveau partage de la facture doit être trouvé afin de respecter les notions les plus élémentaires d'équité. À un certain moment, la raison, la logique et l'équité doivent prévaloir sur tout le reste.  D'autres modèles que l'agglomération de Longueuil sont possibles et j'espère que nous serons entendus.»

Intervention du premier ministre

Alors que le ministre des Affaires municipales Martin Coiteux a déjà affirmé ne pas souhaiter intervenir, les maires lui lancent un ultime appel et s'en remettent même au premier ministre Philippe Couillard. Une forte majorité de citoyens questionnés à ce sujet, soit plus d'un sur quatre, considère que le ministre doit être davantage impliqué dans le dossier.

«Le ministère à tous les éléments en main pour concrétiser une réforme en profondeur de l'agglomération, assure le maire de Brossard. Nous avons tout fait pour qu'il accouche de propositions législatives pour rendre cette agglomération équitable pour tous les citoyens du territoire. Le ministre Coiteux et le premier ministre doivent réagir maintenant! Nous prendrons prochainement les dispositions nécessaires pour mettre en branle les consultations populaires afin de sortir de l'agglomération.»

Retour à une MRC?

Les maires proposent d'ailleurs la mise en place d'une nouvelle entité inspirée des municipalités régionales de comté (MRC), si une réforme complète de l'agglomération n'est pas réalisable.

«Il y a 87 MRC au Québec qui regroupent 1067 villes et c'est ce genre de structure à laquelle nous pensons, ajoute le maire de Brossard. Le gouvernement du Québec doit comprendre que nous ne reculerons pas. Ce ne sont pas de nouvelle défusion que nous proposons, mais une réorganisation des services partagés composant près de 50% de nos budgets. Ce n'est pas normal que la Ville de Longueuil administre les taxes que nous percevons. Ils ne sont pas imputables à nos citoyens, pas du tout.»

Selon le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, les résultats du sondage «démontrent sans équivoque l'échec de l'agglomération».

«Nous savons qu'une réforme législative est possible, mais encore faut-il avoir le courage politique pour la mener, estime-t-il. Aucun dialogue n'est possible avec la Ville de Longueuil et les maires des villes reconstituées y sont traités avec bien peu d'égard. Cette enquête devient donc très révélatrice sur l'appui des citoyens de nos villes à la campagne que nous menons activement depuis l'automne, mais dont les origines émanent de la création même de l'agglomération, il y a maintenant onze ans.»

Après le dépôt des résultats de l'enquête auprès de leurs conseillers municipaux, les trois maires ont affirmé qu'ils entreprendront les démarches nécessaires afin de lancer un processus démocratique pouvant mener à une sortie de l'agglomération.

«Nous allons prendre tous les moyens démocratiques à notre disposition pour que la population parle», précise Paul Leduc.

Le sondage a été mené du 1er au 8 mars auprès de 1000 résidents de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert.

Pas de commentaire

À la séance du conseil d'agglomération de Longueuil, la mairesse Caroline St-Hilaire a affirmé qu'elle ne commentera pas le sondage, puisqu'elle n'en a pas encore pris connaissance.

Quant à une éventuelle consultation populaire, elle a affirmé que des référendums avaient été tenus lors des défusions et qu'elle n'a pas «envie de jouer dans ce vieux film. Si d'autres en ont envie, grand bien leur fasse.»

Questionnée sur la possibilité d'une tenue d'une table des maires, Mme St-Hilaire a réitéré qu'elle était prête à s'asseoir avec les maires enclins à «faire avancer l'agglomération», mais qu'elle refuse  de discuter avec «ceux qui menacent de quitter l'Agglomération et qui disent que l'on paie trop. Car c'est faux.»