Justice
Faits divers

La tenancière d'une maison de débauche est absoute

le mercredi 04 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 04 novembre 2015

Une femme qui était accusée de proxénétisme a bénéficié d'une absolution inconditionnelle, le 28 octobre. Xue Hui Jiang possédait un centre de massothérapie où de jeunes femmes se prostituaient, et se prostituent toujours.

Jiang, 42 ans, a plaidé coupable d'avoir tenu une maison de débauche. Elle a été acquittée des deux autres chefs d'accusation qui pesaient contre elle, soit d'avoir vécu des fruits de la prostitution et d'avoir incité une personne à se prostituer, parce que la poursuite n'avait pas de preuves à présenter.

Selon les faits relatés par le procureur de la Couronne, Me Jean-Pierre Gagnon, Jiang a été arrêtée après une opération d'infiltration policière. Le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) avait reçu une information à l'effet que de jeunes femmes nues étaient visibles des fenêtres du centre, situé dans un complexe commercial du boul. Marie-Victorin, dans l’arr. du Vieux-Longueuil.

Une agente s'est présentée à Hin Kow Tsang, un partenaire de Jiang, en se faisant passer pour une masseuse. Tsang a organisé une entrevue d'embauche avec la tenancière du centre.

Cette rencontre a mené à une perquisition lors de laquelle les policiers ont aperçu de femmes asiatiques qui attendaient dans des chambres, avec des matelas étalés sur le sol. Quelques clients se trouvaient également sur place.

Depuis, Jiang a vendu son centre à Wi Wu. En septembre, Le Courrier du Sud dévoilait toutefois que des activités sexuelles y avaient toujours lieu.

Pas payées

Selon Me Jean-Pierre Gagnon, les masseuses n'étaient pas payées pour les massages. L'entièreté des frais facturés par le centre allait à l'entreprise, alors que les prostituées n'empochaient que les «extras» que les clients payaient pour des actes sexuels.

Me Gagnon a tout de même proposé l'absolution inconditionnelle pour Jiang. Hin Kow Tsang avait bénéficié du même traitement au mois de septembre.

«Quand on parle d'exploitation sexuelle, on n'est pas dans le même registre, par exemple, que les proxénètes qui empochent tout l'argent des prostituées», souligne l'avocat.

Le centre fonctionne toujours

Vendredi, Le Courrier du Sud est retourné au complexe commercial du boul. Marie-Victorin. L'affiche du centre de massothérapie a disparu, mais le centre continue ses activités.

Dorénavant appelé «clinique de santé massothérapie», l'endroit continue d'accueillir des clients sur des matelas placés sur le sol.