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La vaccination victime de son succès ?

le lundi 16 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 novembre 2015

SANTÉ. Souhaitant remettre les pendules à l'heure au sujet de la vaccination, le directeur de la santé publique de la Montérégie, Dr Jean Rodrigue, a présenté lundi son rapport concernant cette intervention qui a permis l'élimination de maladies qui ont entraîné des millions de morts à travers le monde.

«Les bienfaits de la vaccination sont connus et reconnus par la communauté scientifique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il s’agit d’une des interventions parmi les plus efficaces et rentables, fait valoir Dr Rodrigue. Grâce à la vaccination, certaines maladies sont devenues moins présentes, ce qui laisse parfois une fausse impression de sécurité. Il nous apparaît donc important de parler des succès de la vaccination, de son apport dans l’histoire et de rappeler son importance pour protéger la population contre des maladies très contagieuses susceptibles d’entraîner des décès ou de laisser de graves séquelles.»

Ne jamais baisser la garde

Selon Dr Jean Rodrigue, il suffit que le taux de vaccination diminue dans une population pour qu'une maladie qui était disparue réapparaisse.

C’est le cas de la rougeole. La maladie, qui avait été considérée éliminée du continent américain en 2002, a ressurgi en 2011. Un résident du Québec, infecté lors d’un voyage à l’étranger il y a quatre ans, avait contaminé son entourage et la rougeole s’était propagée. Près de 800 personnes avaient été atteintes au Québec, dont 135 résidents de la Montérégie.

«On oublie souvent que les maladies ciblées par les vaccins sont parfois sérieuses et peuvent laisser des séquelles importantes ou même causer la mort, peut-on lire dans le rapport. La vaccination est utilisée depuis deux siècles. La science a permis de développer des vaccins contre de nombreuses infections. Nous avons même réussi à éradiquer complètement la variole. Vacciner n’est pas un geste banal, mais c'est un moyen efficace, éprouvé et sécuritaire.»

Et les effets secondaires?

Ce qu'il faut retenir c'est que ce n'est pas parce qu'un symptôme survient après la vaccination qu'il est causé par le vaccin, souligne Dr Jean Rodrigue.

«La vaccination n'est pas à l'abri de manifestations cliniques associées. Souvent, les manifestations qui suivent la vaccination sont bénignes; parfois, elles sont liées temporellement aux vaccins, mais n'y sont pas attribuables. Les vaccins qui sont recommandés au Québec sont tous choisis en fonction de bénéfices santé qui surpassent de loin les effets potentiellement reliés à la vaccination.»

La Direction de santé publique de la Montérégie entend travailler avec les établissements pour que l’offre de services réponde le mieux possible aux besoins et afin de joindre les clientèles qui se font peu vacciner. Elle continuera d’outiller les intervenants du réseau qui doivent répondre aux interrogations des patients à l’égard de la vaccination.