Éducation

La vice-présidente de Bombardier, une diplômée de l’ÉNA

le mercredi 16 mai 2018
Modifié à 12 h 04 min le 16 mai 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Avoir un titre aussi long que celui de vice-présidente technologie de l’information et de la gestion du cycle de vie des produits dans une compagnie du calibre de Bombardier, c’est tout un accomplissement pour une ancienne étudiante de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA). Ce titre, Brigitte Larivière le détient depuis trois ans. À l’emploi de Bombardier depuis 27 ans, après sa sortie de l’École nationale d’aérotechnique en 1990, elle est devenue gestionnaire après 10 ans aux opérations, en suivant des formations de gestion en parallèle avec son travail. Choix de carrière Selon Brigitte Larivière, il s’agit d’un pur hasard si elle se retrouve aujourd’hui dans un poste aussi enviable. Née à Saint-Hubert, elle ne connaissait pourtant en rien l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA). «Je connaissais Édouard-Montpetit, bien sûr, mais pas l’ÉNA, admet d’entrée de jeu Mme Larivière. C’est à travers mon père qui essayait de convaincre un ami de rester aux études que j’en ai appris plus sur ce domaine plus technique de l’aviation et son école nationale.» «Je me cherchais, je ne voulais pas faire quelque chose de traditionnel, poursuit-elle. Je voulais quelque chose de différent. Ça m’a interpelée, c’était technique. Ça touche à tout et ça donne un portrait complet de ce que tu peux faire dans l’industrie», ajoute-t-elle. Elle considère ses trois années passées à l’ÉNA comme très enrichissantes. La vice-présidente n’était cependant pas douée dans tous les domaines, de son propre aveu. Un professeur souvent en panique l’a appris à ses dépens dans la classe de soudure, de laquelle Brigitte Larivière et ses amis sont souvent sortis avec des chandails troués! «On a eu beaucoup de plaisir dans ce cours-là! On n’était pas une classe à succès! La soudure n’était pas mon fort, souligne-t-elle en riant. Ça m’a permis de trouver ce qui m’intéressait et de voir les opportunités qui s’offraient à moi. Ça m’a permis de décider si je voulais continuer à la Polytechnique, à l’université ou en gestion.» Un bagage qui fait la différence Malgré le fait qu’elle utilise aujourd’hui moins de la matière apprise durant sa technique dans son quotidien, la femme de carrière est certaine que son cheminement scolaire fait une différence dans la confiance que les gens ont en elle. «Je ne serais pas où je suis si je n’avais pas ce bagage avec les avions, avoue-t-elle. Ils m’ont choisie à ce poste en raison de cet apprentissage. Donc, ça m’a beaucoup servi.» Lorsqu’un problème survient en usine, elle s’est rendue indispensable au sein de son équipe en étant la déléguée qui allait sur le plancher afin de discuter avec les spécialistes des avions. Une partie de son travail consiste à vulgariser l’information que son équipe de techniciens informatiques et les techniciens en aéronautique doivent se communiquer.
«Les projets physiques rapprochent les gens. Ce sont des accomplissements avec lesquels tu repars chez toi. Ça apporte beaucoup de satisfaction.» - Brigitte Larivière
Huit femmes dans sa promotion Dans sa promotion, en 1990, Brigitte Larivière n’avait que sept collègues féminines. La majorité du temps, elles se sentaient privilégiées, selon celle qui a été nommée ambassadrice pour les 50 ans du Cégep. «Habituellement, tu ne voyais pas deux femmes dans la même classe. C’était relativement réduit en nombre, mentionne-t-elle. Mais j’ai rencontré un seul professeur plus difficile envers les femmes. Les autres venaient nous voir quand on avait une question et s’assuraient que notre matériel était vissé assez serré pour que personne ne se blesse!» Donner au suivant La vice-présidente aime aider les gens à comprendre dans quelle situation ils se retrouveront une fois sur le marché du travail. Elle offre donc des conférences à l’ÉNA à cet effet. Elle ne ferme également pas la porte à y enseigner dans le futur… si elle obtenait une offre. «Mais ce n’est juste pas sur mon radar pour le moment», admet la femme à l’horaire chargé. Des cégépiens soudés L’horaire chargé, les travaux pratiques et les projets physiques ont laissé des souvenirs impérissables dans la tête de Brigitte Larivière. «Ce sont de bons souvenirs parce qu’on a travaillé beaucoup avec les techniciens sur place, explique-t-elle. J’ai fabriqué un petit moteur. J’ai aussi monté un coffre à outils que mon grand-père a utilisé et que mon mari utilise encore aujourd’hui. On a fabriqué des choses ensemble, ça nous a permis de tisser des liens.»