Actualités

La Voie maritime n’aura plus d’employés à Beauharnois

le mercredi 16 décembre 2020
Modifié à 8 h 39 min le 16 décembre 2020
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Après la gestion des ponts du canal de Beauharnois , voilà que la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent décide de délocaliser dans un même endroit ses employés d’entretien, ce qui signifie qu’elle n’aura plus d’employés à Beauharnois. À compter du mois d’avril, une vingtaine d’employés devront dorénavant se rapporter au centre d’entretien de Brossard, à une cinquantaine de kilomètres de chez eux. Du côté de la Corporation, notre demande pour des justifications était toujours restée lettre morte au moment d’écrire ces lignes. Cette décision irrite cependant au plus haut point les travailleurs qui en sont affectés directement. «Nos syndiqués sont vraiment en colère à cause de cette décision, la plupart habitent dans la région de Beauharnois», atteste Stephan O’Brien, vice-président de la section locale 4320 du syndicat Unifor. Selon lui, ce transfert aura aussi pour effet d’augmenter le temps d’intervention des employés lors de bris mécaniques, notamment aux ponts Saint-Louis et Larocque. « Ce sont les pauvres automobilistes qui vont écoper à ce moment-là», signale-t-il. De plus, M. O’Brien explique que diverses inspections sont effectuées à intervalle régulier sur les équipements de ces ponts, que ce soient les verrous de pont, les détecteurs d’assises, les glissières, poulies; ces intervalles seront cependant rehaussés de plusieurs mois, ce qui peut augmenter les risques de bris ou de défectuosités.

La députée DeBellefeuille inquiète

Questionnée à propos cette mesure, la députée de Salaberry-Suroît, Claude DeBellefeuille, s’est montrée inquiète des impacts qu’elle aura sur les travailleurs concernés, de même que sur l’économie de Beauharnois, déjà frappée par la fin des activités de Rio Tinto. Elle s’interroge aussi sur l’effet que cela aura sur le calendrier d’entretien des différents ouvrages de la Corporation et surtout sur le temps d’intervention des employés lors de bris ou difficultés techniques. « Le temps d’intervention risque d’augmenter de 30 à 45 minutes, anticipe la députée. On l’a vu au cours des derniers jours à quel point cela peut s’avérer important », ajoute-t-elle, en rappelant les problèmes survenus aux barrières du pont Larocque. Claude DeBellefeuille déplore la pauvre culture de communication dont témoigne la Corporation depuis longtemps. « À l’heure des technologies de pointe, leur site Internet n’est jamais à l’heure pour le passage des bateaux. Il est urgent qu’ils implantent un système en temps réel», selon elle. Le président de l’exécutif du Conseil FTQ du Suroît, Daniel Mallette, abonde dans le même sens en évoquant les mêmes inquiétudes quant à la délocalisation d’emplois de qualité à l’extérieur de la région et à la sécurité des installations. «C’est plate que pour des raisons d’affaires, on sacrifie des emplois précieux de la région et l’entretien des installations», dit-il.