Automobiles

Lamborghini Urus 2019: un taureau haut sur pattes

le samedi 05 janvier 2019
Modifié à 19 h 33 min le 05 janvier 2019
Le Guide de l'Auto
Article par Frédéric Mercier

Un VUS signé Lamborghini. Eh oui, il faudra s’y faire!

Reconnue pour ses voitures sport toutes plus puissantes et aérodynamiques les unes que les autres, la prestigieuse marque italienne se lance dans le créneau des VUS avec l’Urus.

La décision peut sembler étrange, mais c’est la rentabilité de l’entreprise qui en dépend. D’ailleurs, le carnet de commandes de Lamborghini est déjà bien rempli pour l’Urus. Au Canada, on s’attend à ce qu’il fasse doubler les ventes du constructeur.

Et pour les vierges offensées qui crachent sur un véhicule haut sur pattes construit par Lamborghini, rappelez-vous que l’Urus n’est pas le premier VUS à sortir de l’usine de Sant’Agata. De 1986 à 1993, Lambo y a produit le LM002, un mastodonte à la carrosserie découpée au couteau avec un V12 sous le capot.

VUS ou VUSS?
Oubliez tout de suite le Rambo Lambo et ses airs de Hummer. Ce nouveau VUS n’est pas qu’une version modernisée du LM002. Loin de là.

Avec l’Urus, Lambo est ailleurs. En fait, le constructeur ne parle pas d’un VUS, mais bien d’un VUSS, pour «véhicule utilitaire super sport». Du gros marketing, on s’entend, mais cela démontre bien jusqu’où Lamborghini est allée dans la conception de ce modèle.

Au lieu d’un traditionnel V12 atmosphérique, l’Urus fait plutôt appel à un V8 biturbo de 4,0 litres. Avec une cavalerie de 650 chevaux et un couple de 627 livres-pied, le gros bolide italien peut passer de 0 à 100 km/h en 3,6 secondes et atteindre les 200 km/h en 12,8 secondes. Lamborghini clame aussi une vitesse maximale de 305 km/h, tout ça malgré un poids de presque 2200 kilos!

L’Urus a beau être haut sur pattes, son design n’est pas bien loin de celui de la Huracan ou bien de l’Aventador. Pas de doute, on se retrouve en face d’une véritable Lamborghini.

Certes, sa plateforme et son moteur ne sont pas uniques à Lambo. On les utilise ailleurs dans le groupe Volkswagen, notamment chez Audi. Sauf que Lamborghini s’est fait un devoir de distinguer son VUS des Porsche Cayenne, Audi Q7 et Bentley Bentayga.

En dedans comme en dehors, l’Urus ne ressemble à rien d’autre qu’à une Lamborghini. Son design hyper profilé ne fait pas l’unanimité, mais dans un monde où les VUS se ressemblent à peu près tous, on ne peut que féliciter le constructeur pour son audace.

À l’intérieur, la même histoire se répète. Au centre de la console, on retrouve le fameux «cockpit» qui regroupe un choix de six modes de conduite ainsi que le bouton-poussoir pour le démarrage du moteur, caché par un levier rouge qui est devenu la signature de tous les modèles de la marque.

L’habitacle inspire la performance, mais aussi le luxe, gracieuseté de ses trois écrans tactiles et des ses innombrables gadgets, qui vont jusqu’aux sièges avec fonction de massage à l’avant. Faut dire que dans une bagnole dont le prix dépasse celui de bien des maisons, on est en droit de s’attendre à tout ça.

Et comme on a affaire à un VUS, Lamborghini précise que la capacité de chargement du coffre est juste assez grande pour accueillir deux sacs de golf. Visiblement, la marque connaît bien sa clientèle!

Pour la piste plus que pour la terre
Avec l’Urus, Lamborghini promet un véhicule aussi compétent sur la piste que dans la terre, hors des sentiers battus.

Après avoir testé le véhicule dans ces deux situations, on peut vous confirmer que l’Urus est pas mal plus à l’aise sur un circuit.

Malgré son gabarit, l’Urus n’est pas un véhicule conçu pour braver des montagnes. Vous pourrez vous rendre au chalet sans souci, mais oubliez les grandes aventures. Avec des roues de 21 pouces (ça peut aller jusqu’à 23 pouces) et des pneus à profile bas, disons que les risques de crevaison sont assez élevés.

Sur la piste, toutefois, l’Urus surprend par une remarquable agilité. En mode «Corsa», il devient un véritable monstre, laissant échapper une sonorité digne de son écusson.

Grâce à son système à quatre roues directionnelles, l’Urus propose une maniabilité déconcertante. Équipé d’une suspension pneumatique, le VUS adapte aussi sa hauteur en fonction du mode de conduite sélectionné.

Lamborghini a vraiment fait ses devoirs avec l’Urus. Si bien que l’on finit par oublier que l’on se retrouve à bord d’un VUS. Elle est là, la magie de ce véhicule.

Combien pour tout ça? Au Canada, on demande un beau chèque de 232 000$. Jusqu’où ça peut montrer? «Jusqu’où vous voulez», nous répondent les représentants de Lamborghini, un petit sourire en coin.

Pas de doute, on a affaire à une vraie Lamborghini.