Culture

L’auditorium renommé en l'honneur de Paul-André Michaud

le mercredi 23 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 23 mars 2016

DISTINCTION. L'école secondaire Paul-Gérin-Lajoie-d'Outremont a nommé son auditorium, revampé au coût de 1,5 M$, en l'honneur de l'un de ses anciens professeurs, Paul-André Michaud, qui a habité l’arr. de Saint-Hubert pendant près de 40 ans.

L'école montréalaise a jeté son dévolu sur ce Longueuillois, décédé en 2012, qui y a enseigné le français et l'art dramatique durant 32 ans, au cours desquelles il a mis sur pied la concentration art dramatique, devenue l'un des attraits phares de l'établissement.

«Quand est venu le temps de proposer des noms pour le nouvel auditorium, celui de Paul-André Michaud m'est venu spontanément en tête, se rappelle l'enseignante Pascale Beaudet, qui l'a côtoyé durant huit ans. C'était un monsieur super impliqué, autant auprès des élèves que des enseignants. Il donnait incroyablement de son temps.»

L'annonce officielle a été faite à l'occasion d'une soirée hommage à même la salle de 255 sièges, lançant du coup la saison des spectacles de l'école secondaire.

Un enseignant dévoué et un passionné de théâtre

En donnant le nom de Paul-André-Michaud à son "auditorium 2.0", l’école Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont souligne tout le travail qu’y a accompli cet enseignant au cours de sa longue carrière.

Dès 1967, au début d’une carrière de 32 ans qui se terminera en 1999, Paul-André Michaud – aussi connu sous son surnom de PAM – enseigne à l'externat Saint-Viateur, qui deviendra l'école secondaire Paul-Gérin-Lajoie au milieu des années 70, avant de finalement prendre le nom de Paul-Gérin-Lajoie-d'Outremont (PGLO) en 1999, après sa fusion avec l'école secondaire d'Outremont.

PAM a été le premier enseignant en art dramatique de l'école, y ayant introduit le théâtre sous forme d'activités parascolaires qui se traduiront, devant une popularité grandissante, en cours réguliers puis en concentration d'art dramatique en 1992.

«Il a fait découvrir le théâtre autant aux élèves qu'aux enseignants, de poursuivre Pascale Beaudet. Il est en quelque sorte le père de la concentration d’art dramatique à PGLO, qui est devenue l'une des couleurs principales de l'école.»

L'enseignant en français, père de trois enfants, a laissé un héritage toujours éloquent, même s'il n'y a plus qu'une poignée d'enseignants toujours actifs qui ont partagé son quotidien.

«Même si je ne l'ai côtoyé qu'une seule fois, j'ai pu constater que c'était un monsieur fort charmant, raconte le professeur en art dramatique et ambassadeur de la concentration, Gilbert Trudel. Je l'ai rencontré peu de temps avant son décès en 2012, et il avait encore l'éclat de passion dans ses yeux, toujours excité de discuter de théâtre. J'ai ensuite appris à mieux le connaître par des photos d'archives et différents témoignages.»

Travail de longue haleine

En milieu d'un Québec baignant dans l'austérité et dans une commission scolaire aux prises avec d'innombrables problèmes avec ses infrastructures désuètes, le fait d'obtenir le financement nécessaire à la réfection de l'auditorium est une grande victoire pour la direction.

«Ç'a été un gros travail de lobbying auprès de la commission scolaire, et de très longue haleine. Le tout a été entamé avant même que la direction actuelle soit en place, raconte la directrice Gaétane Marquis. Depuis l'annonce en 2014, la commission scolaire a été vraiment à l'écoute et on a pu avoir un auditorium à notre image.»

Si un investissement de 1,5 M$ pour un auditorium paraît gros en période de compressions budgétaires, la directrice assure que les travaux étaient devenus nécessaires pour assurer la pérennité de l'école.

«L'auditorium datait des années 60 et était en très mauvais état, indique Mme Marquis. Maintenant, les élèves en sont fiers et s'y identifient. C'est aussi un bel attrait pour les élèves du primaire lorsqu'on leur présente la concentration art dramatique.»

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