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Lavallée croit que le ministre est responsable du manque d'intérêt

le mercredi 06 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 06 mai 2015
Par Annick Oligny

annick.oligny@tc.tc

La présidente de la Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV), Carole Lavallée, comprend que le gouvernement provincial décide d’abolir les élections scolaires à cause du faible taux de participation l’automne dernier, mais elle croit que ces élections ont été programmées dans le but de faire croire en l’inefficacité de la structure.

«En plein milieu de la campagne électorale, le ministre Bolduc a dit aux électeurs que s’ils n’allaient pas voter, il changerait les choses. Les citoyens que nous visitions lors de notre porte-à porte ne sentaient pas le besoin d’aller aux urnes. C’était une invitation à ne pas aller voter de la part du ministre.»

La présidente croit que le fait que 10 000 personnes se soient déplacées pour voter est un résultat étonnant, compte tenu du climat instauré.

Le faible taux de participation, soit de 5%, serait donc attribuable au ministre de l’époque, selon la présidente de la CSMV. Elle croit également que le manque de budget attribué à la publicité aurait réduit les chances de succès des élections scolaires.

Une réforme s’impose

Carole Lavallée croit en une restructuration des commissions scolaire, mais elle considère aussi que la démocratie doit rester. «Combiner les élections scolaires aux élections municipales aiderait aux taux de participation, comme le conseil le récent rapport Champoux-Lessage. Un vrai débat public, qui consulterait autant les travailleurs du milieu que les citoyens, permettrait aux Québécois de s’approprier les enjeux scolaires.»

La présidente se questionne sur l’avenir des commissions scolaires et déplore le fait que le ministre de l’Éducation, François Blais, n’a pas encore annoncé ses intentions. «On entend des rumeurs, mais il n’a jamais annoncé ce qu’il voulait faire. Abolir la démocratie scolaire, ça détruit l’emprise que peuvent avoir les citoyens sur le réseau.»

Carole Lavallée déplore que le gouvernement propose de mettre fin à un pan du processus démocratique. «C'est tellement difficile à acquérir un peu partout à travers le monde, y compris chez nous. D’abolir les élections scolaires comme ça, c’est un peu difficile à comprendre.»