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«Le Comité consultatif sur le climat sonore doit remplir son mandat», dit le CAPA-L

le mardi 14 mai 2019
Modifié à 17 h 15 min le 14 mai 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

AÉROPORT. Selon la porte-parole du Comité anti-pollution des avions de Longueuil (CAPA-L) Johanne Domingue, le Comité consultatif sur le climat sonore doit pouvoir remplir son plein mandat, et non seulement travailler aux deux priorités récemment identifiées par Développement Aéroport de Saint-Hubert (DASH-L), soit revoir le processus de traitement des plaintes et établir une politique de gestion de bruit. En vertu de l’entente hors cour signée en 2015, ce mandat consiste entre autres à surveiller le respect des normes en matière de gestion de bruit; analyser les principaux indicateurs (tels les courbes de bruit et nombre de mouvements); faire des recommandations pour améliorer le climat sonore; ainsi que recevoir, analyser et faire un suivi des plaintes de la communauté. Pour Mme Domingue, le CAPA-L ne «s’attend à rien de moins». Le regroupement avait en ce sens fait parvenir plusieurs points à ajouter à l’ordre du jour de la prochaine rencontre. «Expulsée» En avril, DASH-L a lancé un appel de candidatures pour le Comité consultatif sur le climat sonore, visant notamment le poste de représentant des citoyens. Le président du C.A. Charles Vaillancourt faisait valoir que les procédures judiciaires entamées par Mme Domingue contre Richard Blackburn avaient rendu le climat «toxique» au sein du Comité consultatif sur le climat sonore. Mme Domingue était membre du comité depuis octobre 2018. Elle avait assisté aux deux seules rencontres qui avaient été tenues. «Je trouve un peu gratuit de la part de DASH-L de m’attribuer tout le poids de la non efficacité de ce comité ou de mentionner qu’il était difficile d’y tenir des rencontres à la suite de notre demande en outrage au tribunal.» Elle est d’avis que les «vraies raisons de son expulsion» sont «que nous les questionnions sur la démarche utilisée pour réaliser et faire respecter le mandat du comité». La vice-présidente du CAPA-L avait envoyé une lettre au président du C.A. M. Vaillancourt pour soumettre à nouveau la candidature de Mme Domingue. Représentant des citoyens La nomination de David Lobjoie au poste de représentant des citoyens du comité inquiéterait d’ailleurs les membres du CAPA-L. «La gronde est de plus en plus palpable, remarque Mme Domingue. L’appel à la candidature [...] inquiète beaucoup nos membres: Est-ce que David Lobjoie va vraiment défendre nos intérêts ou servir la cause des amis de l’aéroport? Un simple "clic" sur Facebook nous permet de voir une photo de David Lobjoie avec en arrière-plan un jet de l’armée de l’air.» «D’ailleurs, à qui devra-t-il rendre compte? Quel sera son moyen de communication pour joindre les citoyens touchés par la problématique du bruit et de la pollution de l’air provenant des activités de l’aéroport?» poursuit-elle. Aux yeux de la directrice générale de l’Aéroport Jane Foyle, la nomination de M. Lobjoie n’est pas une façon de faire taire l’opposition. «Le fait qu’il aime et qu’il connait l’aviation, c’est bon. On croit qu’il va bien faire le travail», a-t-elle indiqué. Et puisqu’il réside à proximité de l’aéroport, «ce sera dans son intérêt de nous aider» à améliorer le climat sonore. Mme Foyle dit d’ailleurs être très enthousiaste en vue de la prochaine rencontre du Comité. Qu’est-ce qu’une plainte? Revoir le processus de réception, de traitement et de suivi des plaintes est ciblé comme une priorité qu’abordera le Comité. À cet égard, Alain Guimond, un pilote cumulant plus de 10 000 heures de vol, a été embauché. Selon Mme Foyle, il saura aider à «mettre en place tout ce qu’on peut par rapport aux départs et arrivées. Il a de très bonnes idées. Parce qu’il est pilote, il parle le jargon, il pourra parler à la tour, il va nous aider.» Des démarches ont déjà été entamées afin d’améliorer le site Web de DASH-L. Bien que les plaintes soient actuellement toutes lues, identifiées sur une carte et analysées, de nombreux citoyens reprochent à DASH-L de ne pas les écouter. Comment expliquer cette dichotomie? Selon Mme Foyle, «il y a une petite quantité de personnes qui font beaucoup de bruit». L’une des premières étapes sera de définir en quoi consiste une plainte. Dans son plus récent communiqué, DASH-L fait la distinction entre deux types de plaintes. On identifie d’abord celles provenant de ceux qui s’opposent à l’existence même de l’aéroport et «ne veulent ni voir ni entendre d’avions voler au-dessus de leur résidence». Et il y a les plaintes qui concernent des interventions relatives à des éléments précis, qui nécessitent des mesures correctrices ou d’atténuation. «Pour l’instant, on est bombardé par des plaintes qui sont impossibles à gérer, répétitives, qui proviennent souvent des même personnes», ce qui rendrait ainsi difficile la tâche de traiter les plaintes concernant des interventions précises. «Actions concrètes» À cet égard, DASH-L dit prendre des «actions concrètes» afin d’atténuer les nuisances sonores. Une manœuvre de maintenance effectuée le 10 avril, entre 18h et 18h30, avait suscité 11 plaintes de citoyens qui avaient trouvé l’opération bruyante. Il s’agissait d’un ground run-up, soit de l’essai de réacteur en marche après une réparation. DASH-L a communiqué avec la compagnie concernée et consulté une firme d’ingénieurs et Transports Canada afin d’identifier l’endroit où pourraient être faits ces essais tout en étant le moins bruyant possible pour les citoyens. Ces manœuvres ont été déplacées à proximité du boul. Clairevue. Depuis, un autre essai, plus court, a été effectué, sans susciter de plainte.