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Le conseil n’a pas commandé l’enquête de Trak, affirment cinq élus

le lundi 13 juillet 2020
Modifié à 13 h 01 min le 13 juillet 2020
À la suite des révélations que le dossier de crédit de certains conseillers de Saint-Lambert avait été consulté sans leur consentement, cinq élus ont tenu à se dissocier de l’enquête de la firme Trak qui, selon le maire Pierre Brodeur, avait été commandée par le conseil. Dès l’ouverture de la séance du 6 juillet, la conseillère France Désaulniers a soulevé une question de privilège pour effectuer une mise au point en son nom et celui de ses collègues Francis Le Chatelier, Philippe Glorieux, Julie Bourgoin et David Bowles. «Au cours d’une entrevue, le maire a affirmé que c’était à la demande du conseil municipal qu’il avait demandé une enquête au sujet de certains agissements des membres du conseil municipal qui contreviendraient au code d’éthique et de déontologie des élus municipaux. Cette déclaration est fausse, le conseil municipal n’ayant jamais donné son aval à la tenue d’une enquête. Il s’agit d’une initiative du maire.» Précisant que le conseil n’est pas au courant des termes exacts du mandat confié à Trak, Mme Désaulniers a ajouté que tous les élus ont rencontré les enquêteurs et ont collaboré à l’enquête, entre juillet et septembre 2019. Les conseillers n’auraient ensuite eu accès qu’à un rapport verbal succinct sur les résultats. «Est-ce possible qu’il y ait eu des agissements particuliers et abusifs au cours de l’enquête? Est-il possible que des conseillers municipaux aient enfreint le code d’éthique et de déontologie? Nous laissons le soin aux instances pertinentes de le déterminer et nous leur demandons de statuer le plus tôt possible.» Aucun commentaire du maire Questionné par un citoyen en fin de séance à savoir s’il avait menti en disant que l’ordre d’enquêter provenait du conseil, le maire a répondu qu’il ne ferait aucun commentaire avant d’avoir rencontré les responsables du ministère des Affaires municipales. On se rappellera que le Ministère a ouvert une enquête sur Saint-Lambert l’automne dernier, à la suite du mandat donné au Groupe Trak. «J’ai hâte de collaborer avec les gens du Ministère et d’expliquer clairement la situation qui prévaut à Saint-Lambert», a indiqué le maire. Des conseillers visiblement irrités De nombreux conseillers ont profité du tour de table des élus, en fin de séance, pour revenir sur le sujet et sur le climat qui prévaut depuis plusieurs mois à Saint-Lambert. «Le message de nous cinq est qu’on est tannés, a lancé Julie Bourgoin. On est tannés d’être impliqués et emportés par cette vague de qui dit quoi, qui fait quoi, comment ça fonctionne… On veut avancer, on veut régler des dossiers. S’il faut qu’on le fasse en bloc de cinq, on est prêts à le faire.» «Je pense que ce serait bien de voir les conclusions de l’enquête, prendre des décisions puis de passer à autre chose, ajoute David Bowles. Parler des choses qui comptent à la Ville.» «Le maire dit souvent qu’il a un conseil difficile, mais les choses commenceront à s’améliorer quand il va reconnaître que c’est le principal problème, a quant à lui affirmé Francis Le Chatelier. D’ici là, il va falloir avoir plusieurs rencontres entre conseillers seulement si on veut faire avancer les dossiers.» (G.M.)