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Le CSS Marie-Victorin vit une «croissance unique»

le mardi 31 mai 2022
Modifié à 17 h 12 min le 30 mai 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

L’un des enjeux auxquels fait face le CSSMV pour construire de nouvelles école est l’acquisition de terrains. (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Le territoire du Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSSMV) fait face à une «croissance historique sans précédent» en termes de démographie. Cette effervescence se traduit par une hausse tout aussi hors de l’ordinaire de constructions et d’agrandissements d’école. 

«La croissance de projets, c’est unique. Même les constructions initiales des premières écoles, dans les années 1970, [ce n’était pas aussi gros], tranche Christian Couloume, directeur du Développement des infrastructures scolaires au CSSMV. C’est vraiment un gros boom qu’on vit. En plus des développements immobiliers, c’est tout un défi de répondre aux enfants qui sont nés et à l’immigration qui s’ajoute à ça.»

Actuellement, la liste du CSSMV compte une vingtaine de projets en cours et à venir (voir tableau ci-bas). 

«C’est près de 1G$ en nouvelles infrastructures au fil des prochaines années, c’est majeur», illustre M. Couloume.

À deux terrains près

L’un des enjeux auxquels fait face le CSSMV pour construire de nouvelles école est l’acquisition de terrains. Un travail qui s’opère surtout avec les municipalités.

À Brossard, une promesse d’achat est «sur le point» s’être signée pour la construction d’une école sur le boul. du Quartier. Quant à la nouvelle infrastructure qui doit être érigée pour répondre aux besoins du secteur R, le CSSMV n’en est pas encore à la coupe aux lèvres.

«On travaille très étroitement pour trouver l’emplacement idéal, explique M. Couloume. Les besoins de la Ville ne sont pas toujours les mêmes que les besoins scolaires. On envisage d’avoir une école au cœur de son quartier. La Ville a aussi cet intérêt, mais pas que celui-là. Souvent au cœur du quartier, c’est un parc, mais on ne peut exproprier tous les parcs.»

À Longueuil, l’école qui doit voir le jour à proximité de l’école Lionel-Groulx n’a toujours pas de site. 

Un paradoxe

En plus, le CSSMV n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre et à la hausse du coût des matériaux de construction.

«Ce serait mentir de dire qu’il n’y a aucun impact, mais on le gère, admet M. Couloume. Ça crée de l’incertitude, et on travaille en conséquence.»

«Au moment de la construction, poursuit-il, on pousse beaucoup nos entrepreneurs pour qu’ils nous livrent les projets dans les délais. Ce sont des débats très fermes.»

En amont, un temps d’arrêt peut être pris lors de l’appel d’offres, s’il n’y a aucun soumissionnaire ou si les soumissions sont trop élevées.

C’est de cette façon que le CSSMV en est venu à la décision de démolir et reconstruire à neuf, plutôt que de rénover et agrandir l’immeuble du 790 boul. Quinn, qui fera place à une école primaire.  

Le 790, boul. Quinn. (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

«On a préféré construire que de gérer un bâtiment existant pour lequel on ne sait pas ce qu’on peut trouver», expose M. Couloume. 

Le CSSMV envisage aussi de faire de l’établissement une école à projet pédagogique particulier.

«C’est un peu contradictoire. On essaie de créer les plus belles écoles du monde, mais on essaie de réduire les coûts au maximum. On est dans un équilibre un peu paradoxal.»

-Christian Couloume, directeur du Développement des infrastructures scolaires au CSS Marie-Victorin

Dans ce contexte, l’argent est surtout investi dans les classes, là où les élèves passent le plus de temps. 

S’il faut couper, ce sera dans les extras. Des projets des dernières années ont vu par exemple se faire retirer une classe extérieure. Les «rideaux de fenêtre», qui laissent entrer davantage de lumière mais qui sont très coûteux, ont été remplacés par des fenêtres traditionnelles.

Le CSSMV tente néanmoins de ne pas couper ce qui relève du développement durable et de l’efficacité énergétique, car «on le récupère à moyen et long termes», conclut le directeur du Développement des infrastructures scolaires.

 

Planifier le futur 

L'agrandissement de l'école Christ-Roi (photo gracieuseté)

Le CSSMV travaille avec les municipalités afin d’établir la meilleure planification des espaces scolaires pour les années à venir. Des données démographiques hypothétiques, par exemple pour le secteur Panama à Brossard, ou encore le futur pôle centre-ville à Longueuil, peuvent être relevées. «Si on ouvre tant de logements, on extrapole, ça veut dire combien d’élèves? Prévoyons le tout de suite», illustre M. Couloume.

«Ce qu’on veut pour le futur est de bien planifier a priori pour les développements immobiliers qui s’en viennent et essayer d’éviter à devoir faire un rattrapage comme les dernières années.»

 

L’intelligence collective

Le CSSMV collabore étroitement avec les villes, le ministère de l’Éducation, mais aussi l’ensemble de la communauté. 

«Ça doit répondre à une vision d’urbanisme, tout en répondant aux  besoins d’organisation scolaire, aux normes des nouvelles écoles et à la signature architecturale exigée par Ministère, évoque Christian Couloume. Ça implique beaucoup de critères mis en collégialité. L’intelligence collective est mise à profit.»

Pour chaque nouvelle construction, un comité de cohabitation est mis en place. 

Le CSSMV souhaite que ses écoles profitent davantage à l’ensemble du quartier. «On veut ouvrir nos cours d’école à la communauté, que les familles utilisent la cour. On est dans cette vision.»