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Le directeur du courtage doit quitter, tranche la CTQ

le vendredi 08 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 08 mai 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

TRANSPORTS. Le directeur du sous-poste de camionnage Vrac Taillon, Marcel Paquin, devra quitter son poste d’ici le 8 mai, a décidé la Commission du transport du Québec (CTQ). Le conflit d’intérêts dans lequel le dirigeant se trouve et les irrégularités dans la répartition des camionneurs sont pointés du doigt par la CTQ.

L’analyse du travail de Marcel Paquin effectuée par la CTQ est sans équivoque, dans la décision rendue le 24 avril. «La preuve fournit de nombreux exemples de l’incompétence de M. Paquin dans l’exercice des fonctions qu’il occupe», peut-on lire dans le rapport.

De plus, «son témoignage a permis de démontrer son absence de connaissances et de vigilance en matière d’administration et de régie interne».

Le poste de courtage situé à Longueuil joue un rôle de répartiteur. Il reçoit des demandes de services de transports, tant des entreprises du marché privé que public. Ces réquisitions sont ensuite réparties au sein des membres, qui paient une cotisation mensuelle.

En plus d'entorses au Règlement sur le courtage en services de camionnage en vrac, la CTQ a aussi établi que M. Paquin s’est placé dans une situation de conflit d’intérêts «flagrant», en étant à la fois directeur du poste de courtage et unique actionnaire de la compagnie 9091-3377 Québec inc. (9091), qui offre des services d’avance de la paie aux camionneurs.

Ce conflit d’intérêts «a eu pour effet de favoriser des non-abonnés ou des abonnés par rapport à d’autres abonnés du poste».

Plusieurs problèmes ont également été soulevés en ce qui concerne la liste de priorités d’appels et la répartition des camionneurs. «En effet, des non-abonnés sont assignés de même que des camions non-inscrits. Parfois, des clients de 9091 sont favorisés, notamment pour les cotisations impayées», peut-on lire dans la décision.

Encadrement strict

La CTQ opèrera maintenant un encadrement strict du poste. Ainsi, un administrateur sera embauché d’ici le 15 mai et aura pour mandat d’évaluer l’organisation du bureau et de s’assurer que le poste de courtage fonctionne conformément aux lois et règlements. Un nouveau directeur sera également embauché.

La CTQ exige que les membres du conseil d’administration suivent une formation portant sur les dispositions dans les lois et règlements concernant le camionnage en vrac.

De plus, le sous-poste de camionnage en vrac Taillon devra cesser de faire affaire avec la compagnie 9091.

Rien n'était caché

Le directeur Marcel Paquin estime que la CTQ a été «dure» envers lui. Il se désole que ce dénouement résulte d'une plainte de deux camionneurs, alors que l'ensemble des membres du sous-poste de camionnage lui offraient leur appui.

«Ils étaient prêts à se battre pour moi. Ils savent que je travaillais pour eux», a-t-il souligné, en entrevue au Courrier du Sud. Il se console toutefois que la décision n'affecte pas directement les membres du poste de courtage.

M. Paquin demeurera actionnaire de la compagnie 9091, qui a cependant cessé ses services d'avance de la paie, et ce, avant même les audiences de la CTQ, en février.

Les affaires entre 9091 et le poste de courtage sont aussi choses du passé. Bien que la CTQ affirme qu'il y ait conflit d'intérêts, M. Paquin assure n'avoir jamais rien caché aux membres du poste.

«9091 a été créée à la demande du conseil d'administration. Ça fait 20 ans que je travaillais comme ça. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait au vu et au su de tous», mentionne-t-il.

Faisant référence au manque de connaissances que lui reproche la CTQ, M. Paquin est convaincu que «si on vérifiait dans tous les postes de courtage, il n'y en a pas un qui serait conforme à 100% à ce qu'exige la CTQ». Il affirme que «le rapport n'arrive pas à prouver à 100% qu'il y a eu de la négligence».

M. Paquin déplore avoir été «le seul à tomber», alors qu'en tant que directeur du poste de courtage, il a toujours agi sous l'autorité du conseil d'administration. Ce dernier est composé de nouveaux membres depuis quelques mois.

«L'ancien conseil d'administration a fait un paquet d'erreurs, et il n'est pas du tout accusé», fait-il valoir.