Culture

Le duo CSHMR repousse les frontières de la musique

le lundi 20 juillet 2020
Modifié à 10 h 01 min le 16 juillet 2020

Avec un son aux frontières entre le rap et le lounge, le groupe émergent CSHMR brise résolument les codes de la musique. Composé des producteurs et interprètes Krizzy (Kris Charles) et Rosesbasement (Benjamin Esor), le duo s’associe pour créer une nouvelle sonorité «aux beats cosmiques et rafraichissants», accompagné d’une «esthétique vintage graveleuse». Soutenus par le collectif d’artistes Cashmere, CSHMR a lancé un EP de six morceaux nommé Genesis, ainsi que le single gtaluvstory. Le 31 juillet paraîtra le single Bulletproof, suivi de Summer/Fall 2020, en anglais, «avec une sonorité plus house avec une vibe d’été plus futuriste». Le duo a été approché par des compagnies de disque de France et d’Angleterre. À suivre… Complémentaires Les deux partenaires ne se connaissent que depuis un an mais ont rapidement développé une grande complicité. «Quand on s’est rencontré, j’étais plus influencé par les artistes américains ou canadiens et Rosesbasement étaient plus proche de ce qui ce passe par la scène française, explique Krizzy au Courrier du Sud. On a essayé de faire un mélange de toutes ces influences et ç’a tout de suite cliqué.» Il faut dire que les deux jeunes hommes proviennent de milieux bien différents. Krizzy, né de parents haïtiens, a grandi à Longueuil, tandis que son partenaire a vécu la majeure partie de sa vie en France, dans une famille originaire de la Martinique. «Nous sommes tous les deux des artistes dans l’âme, explique Krizzy. J’ai toujours eu la fibre artistique en moi. Je joue de la guitare acoustique depuis 10 ans et un peu la guitare électrique. Rosesbasement pratique le violon et le piano. Nous sommes vraiment complémentaires. La plupart du temps, c’est moi qui compose les mélodie et Rosesbasement s’occupe plus des kicks et de la bass.» On les distingue d’ailleurs assez facilement à l’écoute. Sur la plupart des morceaux, les paroles en français sont chantées par Rosesbasement et celles en anglais, par Krizzy. Univers expérimental Questionné à savoir à quel style de musique CSHMR peut-être identifié, Krizzy répond à la blague qu’il n’en sait rien. «On est encore à essayer de décrire notre style de musique. Notre vision est de créer plus une ambiance que de la musique, quelque chose comme un son minimaliste. Notre projet va plus loin que la musique; on accorde aussi une grande importante à l’aspect visuel du projet. C’est un univers artistique complet qui englobe aussi des références au cinéma ou à la mode. On veut créer un univers expérimental complet et un son futuriste.» Il cite comme principales inspirations des artistes comme Pharell Williams, Travis Scott et Kanye West, ou encore Pi’erre Bourne et WondaGurl. Collectif Le groupe est depuis peu soutenu par un collectif d’artistes baptisé Cashmere. En plus de Krizzy et Rosesbasement, le collectif est composé de sept autres membres; un chanteur, un rappeur, un photographe, un designer, un vidéographe et deux producteurs. Des gens aux talents et aux compétences aussi divers que complémentaires. «Notre souhait est que les personnes qui nous suivent se disent: ils font de la musique. Mais ils font aussi des vêtements, des vidéos et des beats. Cashmere, c’est tout un univers artistique.» Après avoir pris une pause avec la musique pour se concentrer sur d’autres intérêts comme la mode – Rosesbasement a travaillé comme mannequin tandis que Krizzy a été designer et styliste –, le groupe commence à se faire un nom en collaborant notamment avec des artistes comme Josad ou NO UR. Plusieurs autres projets sont également prévus dont un avec le rappeur DARY ainsi que Gxlden Child. «Montréal n’est pas vraiment une grande ville, explique Krizzy. Les gens qui font de la musique, on se connait tous un peu. Parfois, on contacte un artiste avec qui on sent que notre son pourrait connecter. Parfois, ce sont eux qui viennent à nous. Toronto a été mise sur la mappe avec l’émergence de plusieurs artistes. Je pense sincèrement que c’est bientôt le tour de Montréal. En fait, c’est déjà commencé. Depuis un ou deux ans, il y a un littéralement un boom. On fait vraiment des bons sons ici et ça commence a attirer l’attention aux États-Unis et ailleurs.»