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Le groupe ÉI revendique les attentats de Bruxelles

le mardi 22 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 22 mars 2016

BRUXELLES – Au moins 31 personnes ont été tuées et près de 200 autres blessées mardi en Belgique, quand de multiples explosions — dont au moins une qui serait l’oeuvre d’un kamikaze — ont secoué l’aéroport international de Bruxelles et une station de métro.

Les attaques ont été revendiquées par le groupe armé État islamique.

Le bilan dévoilé par le maire de Bruxelles, Yvan Majeur, fait état de 20 morts et 106 blessés à la station Maelbeek, qui est située à proximité du siège de l’Union européenne.

Un autre bilan annoncé précédemment déplorait 11 morts et 81 blessés à l’aéroport, pour un total de 31 morts et 187 blessés.

Deux bombes ont explosé dans le hall des départs de l’aéroport, éclaboussant les murs de sang et fracassant des fenêtres. Une partie du plafond s’est effondrée et des voyageurs se sont enfuis de la gare remplie de fumée. Au moins un fusil d’assaut Kalachnikov aurait aussi été retrouvé à l’aéroport.

Environ une heure plus tard, une bombe a explosé à bord d’un métro. Des passagers terrifiés ont été évacués dans des tunnels sombres.

Les trains et les avions qui se dirigeaient vers la capitale ont été redirigés ailleurs et on a conseillé à la population d’éviter tout déplacement. Le service Eurostar qui relie Londres, Bruxelles et Paris a été interrompu.

Le bureau du procureur de Bruxelles a confirmé qu’il s’agit d’attaques terroristes.

La Belgique a rehaussé son niveau d’alerte au seuil le plus élevé.

«Nous redoutions un attentat et c’est arrivé», a déclaré en conférence de presse le premier ministre de la Belgique, Charles Michel, qui a ensuite dénoncé des attentats «aveugles, violents et lâches».

Les autorités craignent maintenant de nouvelles attaques, a-t-il dit.

«Dans ce moment noir pour notre pays, je veux appeler chacun à faire preuve de calme mais aussi de solidarité. Nous devons faire face à cette épreuve en étant unis, solidaires, rassemblés», a lancé le premier ministre.

La police néerlandaise a intercepté un train international qui voyageait de Bruxelles vers Amsterdam, une gare avant qu’il n’atteigne l’aéroport international Schiphol. Les policiers ont indiqué sur Twitter que la gare de Hoofddorp demeurera fermée jusqu’à la fin de l’enquête. Le train a été fouillé et les passagers logés dans des hôtels voisins. Aucune arrestation n’a été annoncée et on ne dispose pas de plus de détails.

Les attaques surviennent quelques jours seulement après l’arrestation de Saleh Abdeslam, qui était traqué depuis les attentats de Paris en novembre. Abdeslam a confié aux autorités qu’il avait mis sur pied un nouveau réseau et qu’il planifiait d’autres attaques.

L’aéroport de Bruxelles a été le théâtre d’au moins deux explosions. Les murs du hall des départs étaient éclaboussés de sang et une partie du plafond s’est effondrée. Des témoins ont raconté à l’Associated Press qu’une explosion s’est produite à un comptoir d’enregistrement des bagages et l’autre près d’un café Starbucks.

Des responsables européens de la sécurité se préparent depuis plusieurs semaines à une attaque d’envergure et prévenaient que le groupe armé État islamique s’apprêtait à frapper. L’arrestation d’Abdeslam, vendredi, a rehaussé ces craintes quand les enquêteurs ont découvert que plusieurs auteurs des attaques du 13 novembre à Paris — dont certains dont ils ignoraient tout simplement l’existence — étaient toujours en fuite. Rien ne permet toutefois pour le moment de relier Abdeslam aux plus récentes attaques, selon le premier ministre belge.

Un texte mis en ligne par Amaq, l’agence de presse du groupe armé État islamique, affirme que des djihadistes ont ouvert le feu à l’aéroport et que «plusieurs d’entre eux» ont fait sauter leurs ceintures explosives. Un autre kamikaze se serait donné la mort dans la métro.

Le groupe explique avoir frappé la Belgique en réponse à l’appui de ce pays envers la coalition internationale formée pour lutter contre lui.

Près de l’entrée de la station de métro Maelbeek, qui se trouve à proximité du siège de l’Union européenne, les secouristes ont installé un centre de traitement improvisé dans un pub. Des passagers en état de choc émergeaient de la station pendant que les policiers essayaient de boucler le secteur.

Un témoin a raconté que l’explosion s’est produite au moment où le train quittait la station de Maelbeek pour celle de Schuman.

Une porte-parole du métro de Bruxelles, Françoise Ledune, a dit à la station de télévision BFM qu’une seule explosion s’est produite à bord d’un wagon immobilisé à Maelbeek.

Des secouristes ont emporté sur des civières au moins deux victimes aux vêtements en lambeaux.

Les explosions se sont produites alors que l’aéroport était bondé de voyageurs. Des images amateures diffusées par la chaîne française i-Télé montrent des passagers, dont un enfant avec un sac à dos, qui s’enfuyaient en courant pendant que de la fumée se dégageait de l’aérogare. D’autres personnes été emmenées vers les pistes de l’aéroport, le plus important de Belgique. D’autres images font voir un gardien de sécurité qui patrouille une salle qui a été lourdement endommagée.

L’aéroport de Bruxelles relie la ville à 226 destinations à travers le monde. Il a accueilli près de 23,5 millions de passagers en 2015.

Le président français François Hollande s’est réuni d’urgence avc le premier ministre Manuel Valls, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

«Nous sommes en guerre et subissons depuis plusieurs mois, en Europe, des actes de guerre», a déclaré M. Valls.

The Associated Press