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Le Journal de Saint-Lambert coupable de diffamation envers des élus

le mercredi 29 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 29 mars 2017

JUSTICE. L'ex-maire Philippe Brunet et d'autres élus et employés de la Ville de Saint-Lambert ont remporté leur poursuite en diffamation contre le journaliste et éditeur du Journal de Saint-Lambert, David Leonardo. Le maire actuel, Alain Dépatie, est également écorché.

L'éditeur, qui rédige de nombreux articles et textes d'opinion pour le journal qu'il publie, devra payer 130 000$ pour une série d'articles qui présentaient des informations fausses, non vérifiées et partiales.

Selon la juge Marie-Claude Armstrong, les erreurs ne peuvent être excusées par l'idée qu'elles ont été exprimées dans un article d'opinion. Au moment des faits, le Journal de Saint-Lambert ne faisait pas de distinction claire entre les articles de faits et les articles d'opinion.

Une question d'argent et d'accès

Selon la preuve retenue par la juge Armstrong, la Ville de Saint-Lambert constate en 2010 qu'elle paie deux fois plus cher en affichant ses publicités et ses avis uniquement dans le Journal de Saint-Lambert. Le maire Brunet informe alors M. Leonardo que cette pratique cessera.

Les sommes payées au Journal sont alors passées de 40 000$ à 14 000$ annuellement.

Parallèlement, M. Brunet cesse de répondre aux questions de David Leonardo parce que celui-ci le contacte à son domicile et sur son téléphone personnel.

Les premiers articles diffamatoires paraissent dès le 12 janvier 2011.

«[M. Leonardo] déclare à l'audience qu'à chaque fois que la Ville ne répondait pas à un de ses courriels, il réagissait en publiant dans le journal des propos encore plus outrageants», lit-on dans le jugement.

Selon le juge, M. Leonardo semble croire que tout lui est permis.

Joint par téléphone, M. Leonardo a refusé de répondre aux questions du Courrier du Sud.

Alain Dépatie écorché

Le maire actuel de Saint-Lambert, Alain Dépatie, est également écorché par la juge Armstrong. Selon la juge, les articles de M. Leonardo ont été rédigés essentiellement sur la foi d'informations obtenues par M. Dépatie à l'époque où il était un conseiller municipal dissident et un opposant de M. Brunet. Le journaliste aurait même favorisé indûment M. Dépatie dans son éventuelle course à la mairie.

«Le Tribunal constate que pendant le mandat de l'administration municipale en place de 2009 à 2013, les défendeurs se sont mis au service inconditionnel et quasi exclusif de M. Dépatie. La couverture des affaires municipales n'a pas été traitée de manière équilibrée, pondérée ou exacte.»

La juge souligne que M. Dépatie est la principale source des informations erronées publiées par M. Leonardo.

La Ville de Saint-Lambert, qui était plaignante dans ce dossier, s'est dite satisfaite du jugement. Au moment d'écrire ces lignes, M. Dépatie n'avait pas réagi personnellement.