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Le phénomène de l’étalement urbain s’intensifie

le mardi 07 janvier 2020
Modifié à 14 h 50 min le 08 janvier 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le nombre de personnes habitant les pourtours de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui viennent travailler dans la région métropolitaine a augmenté au cours des dernières années. Et plus de gens quittent la CMM pour s’installer dans les pourtours que l’inverse, selon des données compilées par l’Observatoire Grand Montréal et publiées le 6 janvier. De 2006 à 2016, la part de la population occupée habitant dans les MRC aux pourtours de la CMM a augmenté de 3%, pour atteindre 28%. Le pourtour Sud affiche un taux de 26,5%. En 2016, on compte ainsi 100 000 «navetteurs» en provenance des pourtours qui viennent travailler dans la CMM. Saint-Jean-sur-Richelieu est la municipalité qui compte le plus de navetteurs travaillant dans la région métropolitaine. De ces 100 000 navetteurs, 13,2% ont pour destination l’agglomération de Longueuil, 21,3% la Couronne Sud et 34,2% Montréal. L’automobile domine L’automobile est le mode de transport privilégié par une très forte majorité de ces individus partant de la périphérie pour venir travailler dans la CMM. En effet, 94% utilisent presque exclusivement la voiture afin de se rendre à leur lieu d’emploi. L’Observatoire Grand Montréal cible «l’accès limité aux infrastructures de transport en commun, dont le développement est favorisé par la présence de milieux de vie relativement denses» comme facteur expliquant la forte présence de la voiture. En comparaison, chez les navetteurs provenant de la CMM, 68% utilisent presque uniquement l’automobile. Attractivité du coût des maisons Les municipalités limitrophes, tout comme celles de la CMM, ont enregistré une croissance démographique au cours des dernières années. De 2015 à 2018, la population a augmenté de 1,2% dans l’ensemble de la CMM et de 0,8% dans les MRC périmétropolitaines Sud. Celle des pourtours de la CMM se distingue toutefois, alors qu’elle repose principalement sur la migration de population en provenance de la CMM. «En moyenne depuis 2015, la CMM perd environ 7000 personnes par année dans ses échanges migratoires avec ses pourtours», dont 3000 avec celles situées au pourtour Sud. Ainsi, la MRC du Haut-Richelieu est celle qui attire le plus de gains migratoires avec la CMM (+810),  la majorité choisissant Saint-Jean-sur-Richelieu Pour ces mêmes années, le solde migratoire de l’agglomération de Longueuil est de moins 710 personnes. L’offre de maisons individuelles à plus faible coût peut en partie expliquer la croissance démographique en périphérie. L’Observatoire Grand Montréal donne en exemple le prix de vente médian d’une maison individuelle se chiffrant à 330 000$ à Chambly, contre 280 000$ à Saint-Jean-sur Richelieu, au deuxième trimestre de 2019. Le prix médian des ventes de maisons individuelles est de 340 000$ à Longueuil et de 478 000$ pour Brossard/Saint-Lambert, pour le même trimestre de la dernière année. Néanmoins, le périmètre métropolitain qui délimite l’espace pouvant être urbanisé d’ici 2031, tel qu’indiqué dans le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), est demeuré stable depuis 2012, freinant l’étalement urbain sur les terres agricoles de la CMM.