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Le pont Champlain ne sera pas prêt à temps, estime le vérificateur général

le mardi 05 juin 2018
Modifié à 13 h 55 min le 05 juin 2018
STRUCTURE. Dans un rapport rendu public le 29 mai, le vérificateur général du Canada Michael Ferguson soutient que la construction du pont Champlain coûtera plus cher que prévu. Il estime également que le respect de l’échéance pour son ouverture sera difficilement réalisable. Selon l’analyse du vérificateur général, qui s'étend de 1999 à 2017, ce sont la planification et la gestion de risque déficientes du ministère de l'Infrastructure qui sont les principales raisons de cet état de fait. Michael Fergeron soutient que le Ministère aurait tardé à remplacer la structure désuète de l’actuel pont Champlain. L'ouverture de la nouvelle structure, initialement prévue le 1er décembre de cette année, a déjà été repoussé au 21 décembre. Signature sur le Saint-Laurent (SSL), consortium responsable du chantier, a annoncé l'ajout de nouvelles ressources et l'utilisation de nouvelles méthodes de construction pour accélérer l'achèvement du projet, entraînant un dépassement de coût de 235 M$. Le budget s'élevait initialement à 4,2 G$. Des retards dans le transport des pièces en raison d’une nouvelle règlementation gouvernementale, des conflits de travail et une grève ont retardé les travaux. Une lenteur de 500 M$ Selon le vérificateur général, la lenteur du gouvernement fédéral à annoncer la construction du nouveau pont, en 2011, a coûté aux contribuables plus d'un demi-milliard de dollars. Cette somme comprend les 306 M$ nécessaires pour les réparations majeures sur l'actuel pont, ainsi que le dédommagement de 235 M$ pour SSL. «La décision de remplacer le pont Champlain aurait dû être prise des années plus tôt», a soutient Michael Ferguson. Le vérificateur général souligne également que le gouvernement n'a pas obtenu de garantie concernant la durée de vie du nouveau pont, évaluée à 125 ans. M. Ferguson émet cinq recommandations, dont celles d'analyser le coût du cycle de vie des infrastructures et de mieux évaluer le modèle du partenariat public-privé (PPP) avant de le choisir. Même échéancier pour Ottawa Le ministre de l'Infrastructure et des Collectivités Amarjeet Sohi a mentionné que son ministère a déjà pris des mesures pour mettre en œuvre les recommandations comprises dans le rapport du vérificateur général. «La priorité du gouvernement est de construire le pont le plus rapidement possible, sans compromettre la sécurité des travailleurs et du public, et en assurant une saine gestion de l'argent des contribuables, a mentionné le ministre. L'approvisionnement des infrastructures critiques comme le nouveau pont nécessite transparence et planification à long terme dès les premières étapes d'un projet, afin de rendre compte de sa portée et de ses coûts.» «Mon ministère a travaillé avec SSL pour organiser des mises à jour régulières sur le projet. Lors de la rencontre la plus récente, ce printemps, nous avons expliqué l'accord de règlement conclu avec SSL afin de tenir compte d'un certain nombre d'enjeux imprévus qui ont eu des répercussions sur le calendrier. Nous avons également fait rapport sur les progrès réalisés dans la construction et avons confirmé notre objectif d'ouvrir le nouveau pont à la circulation le 21 décembre», a conclu M. Sohi. Le gouvernement Trudeau a notamment rejeté le blâme sur le gouvernement précédent, qui, selon lui, a trop tardé à lancer la construction du pont.