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«Le respect des mesures mises en place est primordial», lance la directrice de santé publique de la Montérégie

le lundi 16 mars 2020
Modifié à 15 h 15 min le 16 mars 2020
Par Vanessa Picotte

vpicotte@gravitemedia.com

Le message lancé par la directrice de la santé publique Julie Loslier ne pourrait être plus clair: «la collaboration de la population est essentielle» pour ralentir la pandémie de coronavirus. «Nous sommes vraiment dans un moment où, comme population, on se doit d’être solidaire et d’adopter des mesures qui vont faire qu’on restreint autant que possible les contacts entre nous, tranche-t-elle. Mais ça ne veut surtout pas dire de se mettre en mode panique, mais plutôt d’être prudent!» Au Québec, en date du 16 mars, 50 cas de COVID-19 ont été confirmés. La Montérégie, qui compte 10 cas confirmés, ainsi que la région de Montréal, qui compte 18 cas, sont les deux régions les plus touchées jusqu’à maintenant. La directrice de la santé publique de la région indique que la situation «dénote une augmentation rapide dans les derniers jours». Elle précise toutefois qu’il s’agit toujours de cas en lien avec un voyage, donc soit une personne qui a voyagé ou qui a été en contact avec un voyageur. Elle ajoute également que, comme Montréal et la Montérégie sont les régions les plus populeuses du Québec, elles sont plus susceptibles d’avoir un grand nombre de personnes qui ont voyagé dans des zones à risque. «Ceux que nous ciblons le plus pour la détection de la maladie, ce sont ceux qui ont voyagé, explique-t-elle. La proportion de cas est donc en fonction de la proportion de voyageurs.» Propagation rapide, mais sous contrôle Pour le moment, la propagation du coronavirus est toujours sous contrôle au Québec. [caption id="attachment_56155" align="alignleft" width="444"] Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie[/caption] Toutefois, le gouvernement mentionne que «les prochaines semaines seront critiques» et c’est pour cette raison que toutes les mesures nécessaires sont prises pour freiner le plus possible la contagion, notamment la fermeture des établissements scolaires ainsi que celle des lieux de rassemblement non essentiels, comme les bars, les salles d’entraînement, les cinémas et les cabanes à sucre. La Dre Julie Loslier n’hésite pas à dire que les mesures sont proportionnelles à la menace. «C’est toujours le défi, car quand nous faisons bien notre travail en prévention, il ne se passe rien. C’est vrai pour plusieurs choses en santé publique et c’est aussi vrai maintenant, explique-t-elle. Nous n’avons pas besoin d’attendre que ça brûle pour mettre en place des mesures de prévention.» Elle explique d’ailleurs qu’il s’agit de mesures «agressives» pour éviter un pic d’infections et une propagation de la maladie très rapide, qui ferait en sorte que «nous ne serions plus en mesure de s’occuper de nos malades», comme ça se voit présentement dans d’autres pays. «En ce moment, nous tentons d’aplatir la courbe, précise la Dre Loslier. La meilleure façon de le faire est de repérer rapidement les personnes infectées et de les isoler pour éviter qu’elles contaminent d’autres personnes. De cette manière, la contamination va se faire plus lentement d’une personne à l’autre que si on ne fait rien et que les personnes infectées se promènent dans la population.» «Pas de panique!» La Dre Julie Loslier rappelle que «nous ne sommes pas dans un état de crise» comme on le voit ailleurs dans le monde, entre autres parce que «nous sommes extrêmement bien organisés dans le réseau de santé publique». «Nous avons des équipes de santé publique à tous les niveaux qui étaient prêtes à faire face à ce genre d’événement et qui travaille d’arrache-pied pour identifier chaque cas rapidement et isoler les contacts, explique-t-elle. Nous avons également tout un système de santé qui est en préparation et qui s’ajuste à tous les jours en fonction de la situation épidémiologique. C’est une priorité à tous les ministères et c’est vraiment par ce niveau de priorité que nous allons être capable de contenir la crise et d’étaler la courbe.» La directrice de la santé publique de la Montérégie relance toutefois le message que le respect par la population des directives mises en place est extrêmement important, rappelant notamment l’isolement volontaire; l’interdiction des rassemblements de plus de 250 personnes ainsi que l’incitation à éviter tous les rassemblements qui ne sont pas nécessaires; l’incitation pour les personnes âgées de 70 ans et plus de rester à la maison; ainsi que les mesures de bases comme le lavage des mains fréquent et l’étiquette des règles d’hygiène lors de toux ou d’éternuement. «Chaque personne a un rôle à jouer afin de diminuer les risques de propagation», conclut-elle.