Chroniques
Opinion

Le spin ne fait pas le budget !

le mardi 02 avril 2019
Modifié à 5 h 01 min le 02 avril 2019

De gauche ou de droite? Coupures ou investissements dans les services publics? Chaque dépôt du budget provincial génère de nombreuses réactions, en premier lieu chez les organisations syndicales. D’autant plus que le premier budget d’un gouvernement nouvellement élu donne le ton pour les quatre prochaines années. La plupart du temps, force est d’admettre que nous sommes déçus. Disons que les coupures et les compressions budgétaires des dernières années ont échaudé les organisations syndicales. Mais en dépit du spin médiatique gouvernemental, soyons clairs: ce budget n’est pas à la hauteur des espérances et des besoins du personnel de l’éducation. Oui, il y a un réinvestissement, mais seulement 7% des nouvelles sommes investies pour 2019-2020 sont affectées à l’éducation, et la part du lion ira aux maternelles quatre ans. Les 21 M$ investis dans la promesse d’ajouter une heure de parascolaire au secondaire pour 2019-2020 ne seront octroyés qu’à 140 écoles alors qu’il y en a plus de 1000 au Québec! L’éducation, une priorité qu’il disait? Ceux qui œuvrent au quotidien dans les écoles et dans les centres savent très bien qu’il n’y a pas assez d’investissements dans ce budget pour faire une différence au quotidien. Et ce, peu importe si le ministre de l’Éducation prétend le contraire! Il faut tout de même reconnaître que ce budget est bien loin de l’idéologie néo-libérale et de l’austérité des dernières années, même s’il passe complètement à côté des défis de la lutte aux changements climatiques et ne prévoit rien pour les plus démunis, notamment. Par le passé, d’autres ont préféré utiliser les surplus budgétaires pour baisser les impôts des plus riches plutôt que d’investir dans les services publics. Mais avoir à cœur le personnel de l’éducation et parler de valorisation est une chose, prendre les moyens qui s’imposent en est une autre… Le gouvernement aura l’occasion de le faire, dès l’automne prochain, puisque ce sera le début des négociations pour le renouvellement de nos conventions collectives. Éric Gingras Président du Syndicat de Champlain (CSQ)