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Le tapage d'un nouveau skatepark dérange les résidents

le jeudi 10 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 10 décembre 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

NUISANCE. Le nouveau skatepark du parc Anastase-Forget fait peut-être le bonheur des jeunes planchistes, mais moins celui des résidents des alentours, qui se plaignent du bruit des planches sur les structures et les rails.

Le projet d'un mini-skatepark, inauguré le 1er octobre, est né d'une pétition signée par 94 élèves de l'école primaire Hubert-Perron. Les résidents cherchent donc à savoir pourquoi la Ville de Longueuil a aménagé les structures au parc Anastase-Forget plutôt qu'au parc Marquette, voisin de l'école.

«Le parc Anastase-Forget est à quatre grandes rues de l'école. C'est 14 minutes à pied. Vous voulez mettre un jardin communautaire dans le parc Marquette, mais ça aurait été plus logique de le mettre dans le parc Anastase-Forget, vu la proximité des blocs appartements qui n'ont pas de cour», a déploré France Simard, l'une des cinq résidents qui se sont présentés à la séance du conseil municipal du 17 novembre pour exprimer leur désaccord.

Du bruit du matin au soir

Déçus de ne pas avoir été d'abord consultés, plusieurs résidents ont aussi noté le bruit provenant du skatepark. «C'est si près de nos maisons. Même avec les fenêtres fermées, on l'entend toujours», a soulevé Francis Bujot.

Selon les résidents, les jeunes s'exercent dès 7h le matin, avant l'école, au cours de la journée puis jusqu'en fin de soirée. «Ce bruit se poursuit tard, mais je ne peux pas appeler les autorités avant 23h; elles ne peuvent rien faire avant. Vos représentants ne gèrent pas les bruits. Nous sommes dans une impasse», a constaté Richard Delorey.

Tests de son au printemps

Les résidents ont remis une pétition à leur conseiller, Stéphane Richer, afin que la Ville s'occupe de ce dossier. Selon Richard Delorey, M. Richer aurait évoqué l'éventualité d'un couvre-feu, de l'imposition d'une limite d'âge et d'une surveillance policière régulière.

À la séance du conseil, M. Richer a précisé que des travaux correctifs avaient été apportés aux installations; une plaque assurant un ancrage au sol ainsi qu'un isolant ont été installés pour réduire le bruit. Les rails ont aussi été modifiés pour diminuer les vibrations sonores. Globalement, il s'agit d'un projet de 49 000$.

«La Ville a envoyé un spécialiste pour faire des tests sonores à cinq reprises, mais il n'y avait personne sur le site lors des visites. Les prochains tests seront faits au printemps. Pour nous, c'est important, la cohabitation, et que les jeunes puissent profiter de ces installations.»

M. Delorey a lui-même fait une lecture sonore à partir de chez lui, lorsque le skatepark était occupé. Son appareil a enregistré 80 décibels, soit la moyenne des sonneries de réveille-matin, selon lui. «Sauf que moi, je n'ai pas le bouton <@Ri>snooze<@$p>, a-t-il imagé. C'est intolérable.»

À la recherche de l'équilibre

Des mesures telles qu'un couvre-feu et des heures d'ouverture semblent peu envisageables du côté de la Ville, qui ne juge pas «souhaitable d'initier des actions qui viseraient à segmenter l'utilisation des espaces publics et des équipements qui le composent», a souligné la chef de division des Affaires publiques à la direction des communications, Alexandrine Coutu.

«La Ville entend collaborer à trouver le meilleur équilibre entre les usages proposés dans les parcs et les citoyens qui habitent à proximité», a-t-elle ajouté.

L'emplacement du skatepark aurait d'ailleurs été choisi parce que les jeunes utilisateurs demeurent à proximité du parc Anastase-Forget et qu'ils n'auraient pas à traverser de rue pour s'y rendre.

Quant à savoir si la Ville changera l'emplacement du skatepark ou apportera quelconque modification, elle «informera en temps et lieu le cas échéant, de l'orientation de ce dossier».