Culture

Le Théâtre de la Ville invite à oser

le mercredi 01 mai 2019
Modifié à 9 h 38 min le 01 mai 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

PROGRAMMATION. Le Théâtre de la Ville invite à l’audace en lançant sa trentième saison sous le mot d’ordre Osez.  Le parti pris de la création actuelle, et du regard vers l’autre, teinte sa programmation et son lancement qui s’est tenu le 29 avril. Le quatuor Qw4rtz a accueilli les spectateurs en entonnant a capella des succès de Queen, entre autres. Dominique Fils-Aimé a ensuite livré une prestation sentie; un bref aperçu du spectacle jazz Stay Tuned qu’elle livrera en avril 2020. Théâtre Tant le théâtre de création que des classiques de répertoire seront à l’honneur cette saison. Bonne retraite Jocelyne, de l’auteur longueuillois Fabien Cloutier; Comment je suis devenu musulman (Simon Boudreault), Des souris et des hommes (John Steinbeck), Les Fées ont soif (Denise Boucher), Neuf [titre provisoire]  (Mani Soleymanlou) et l’adaptation théâtrale La détresse et l’enchantement, dans laquelle Marie-Thérèse Fortin incarne Gabrielle Roy, sont de la programmation théâtre. L’auteur et metteur en scène Philippe Ducros a expliqué la genèse de son projet La cartomancie du territoire grâce auquel il va à la rencontre des Premières Nations. [caption id="attachment_71570" align="alignleft" width="315"] Anne-Marie Provencher signe sa dernière programmation.[/caption] La démarche s’inscrit dans la suite logique des projets qu’il avait menés précédemment, où il avait abordé la question de la colonisation dans des territoires comme le Rwanda et la Palestine. «Je suis allé rencontrer les communautés autochtones, je suis allé au pénitencier de New Carlisle pour réfléchir à ce qui se passe chez nous», mentionne-t-il. Avec le débat entourant l’appropriation culturelle qu’ont suscité les créations de Robert Lepage Kanata et SLAV en 2018, Philippe Ducros tenait à donner la parole à ceux vers qui il tendait son regard. Des comédiens de ces communautés ont été invités à prendre part au projet eet Florent Vollant signe la musique. «Leur guérison passe par un retour à la langue et au territoire», avance-t-il. Des images «flamboyantes» de ce territoire seront d’ailleurs projetées durant le spectacle composé de témoignages et réflexions, dans un «road trip» qui allie représentation théâtrale, chant, musique et vidéos. La comédienne Violette Chauveau a quant à elle discuté de la pièce Warda, de Sébastien Harrisson. Dans cette production Québec-Belgique, un jeune loup de la finance sera étrangement captivé par un tapis. La transaction fera place à un véritable quête initiatique. «C’est un voyage initiatique, où l’on se retrouve. Il y a une quête identitaire», expose-t-elle, à propos de cette production qui rallie des acteurs de différentes langues et origines. La lecture-spectacle Mon voyage en Amérique relatant le récit de voyage de Kim Yaroshevskaya, raconté par Pascale Montpetit, bonifie la programmation théâtrale. Chansons Que ce soit à la salle Jean-Louis Millette, à la salle Pratt & Whitney ou au P’tit bar de Jean-Louis, les propositions musicales seront variées. [caption id="attachment_71573" align="alignright" width="402"] Natasha Kanapé Fontaine[/caption] Plume Latraverse, Luc De Larochelière, Safia Nolin, Ariane Moffatt, Jérôme 50, Les Trois accords, Émile Bilodeau, Saratoga, Martin Deschamps et Laetitia Lambert sont du nombre. Lors du lancement, l’artiste multidisciplinaire Natasha Kanapé Fontaine a donné un aperçu de la soirée à laquelle elle convie le public lorsqu’elle sera de passage au P’tit bar de Jean-Louis, où sa poésie et son slam seront à l’honneur. «De montagne en montagne, vous marchez le continent [...] Mes filles se sont dispersées de par les mers. Vous les reconnaîtrez à leurs cris», a-t-elle clamé, entrelaçant ses paroles de passages en innu. Alexandra Streliski et Marie-Nicole Lemieux sont de la programmation de musique de concert. Des membres du groupe Pantaèdre ont livré une performance. Dans leur spectacle Un siècle de musique au féminin, ils partagent la scène avec la pianiste Lysandre Ménard, que l’on a vue dans le film de Léa Pool La Passion d’Augustine. [caption id="attachment_71571" align="alignnone" width="384"] Des membres du groupe Pantaèdre[/caption] Danse Quatre productions complètent la programmation danse, dont Hommes de vase de la compagnie Fleuve Espace danse, de la chorégraphe Chantal Caron. Il s’agit d’une nouvelle mouture d’une pièce présentée sur les berges du fleuve, à Saint-Jean-Port-Joli. L’un l’autre (Sylvain Lafortune et Esther Rousseau-Morin) s’intéresse tout particulièrement à l’importance de la relation à l’autre et au soutien mutuel; Vraiment doucement (Rubberband) allie hip hop et ballet; alors que Unfold (Carré des lombes) donne à voir un processus, une incursion dans le laboratoire de la chorégraphe Danièle Desnoyers. Le TDLV propose aussi de riches découvertes en jazz et blues, humour et variétés, théâtre jeune public, ainsi que contes et musiques du monde L’auteur-compositeur-interprète Noubi, de Noubi Trio, a d’ailleurs conclu la soirée en proposant une incursion dans son univers musical du Sénégal. «J’ai eu la chance d’avoir été accueilli ici par beaucoup de coups de cœur. Ça me donne envie de partager ma culture, de montrer ce que j’ai de meilleur chez moi», a-t-il témoigné, tout sourire. Programmation complète: theatredelaville.qc.ca   Nouvelle directrice artistique [caption id="attachment_71575" align="alignleft" width="309"] La nouvelle directrice artistique du Théâtre de la Ville Jasmine Catudal[/caption] Le lancement de la saison 2019-2020 du Théâtre de la Ville a été l’occasion de dévoiler l’identité de la nouvelle directrice artistique à qui Anne-Marie Provencher passera le flambeau, soit Jasmine Catudal. Scénographe diplômée de l’École nationale de théâtre du Canada, cofondatrice et codirectrice du festival OFFTA depuis 2007 et de LA SERRE – arts vivants et codirectrice artistique de l’Usine C de 2012 à 2015, Jasmine Catudal s’implique dans le milieu culturel depuis plus de quinze ans, menant de front de nombreux projets. La programmation 2019-2020 est en effet la dernière que signe Anne-Marie Provencher, après 13 années passés au TDLV. Mme Provencher a chaudement remercié ses collègues, ainsi que le public pour sa présence «chaleureuse, attentive et dynamique».