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L'école l’Agora utilise une approche différente, et ça fonctionne !

le mardi 05 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 05 janvier 2016
Par Annick Oligny

annick.oligny@tc.tc

Le Bulletin des écoles secondaires de l'Institut Fraser a présenté l'école alternative l'Agora de l'arr. de Greenfield Park comme un exemple, en raison de l'évolution de ses résultats, sa note globale ayant plus que triplée depuis cinq ans.

En 2010, la cote globale de l'école se situait à seulement 1,4/10, alors qu’en 2014, elle était passée à 4,9/10. Les résultats tiennent compte de la performance de tous les élèves de l’école sur le plan d'un ensemble d'indicateurs propres au palmarès. L'Agora s'est démarquée puisqu'elle s’est améliorée plus rapidement que la moyenne des établissements, ce qui explique la progression de sa cote globale.

Modèle différent

Seulement quatre écoles secondaires possèdent l'appellation «alternative» – ou «novatrice» comme le préfère la directrice de l’Agora, Francine Desorcy. De nombreux changements ont été apportés au programme depuis son arrivée en poste, il y a cinq ans.

«Nous n'avons pas besoin d'un palmarès pour constater l'amélioration des résultats des élèves et du climat ambiant», remarque la directrice.

Les actions qui ont permis ces changements sont nombreuses, mais en premier lieu, la révision du projet éducatif et du processus d'admission des élèves ont été déterminants.

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Les élèves de l'établissement proviennent de tout le territoire de la Commission scolaire Marie-Victorin et pour la rentrée 2016, l'école accueillera des élevés de plus de 25 écoles primaires.

École et horaire uniques

L'Agora a demandé une dérogation au ministère de l'Éducation afin de modifier certains cours ainsi que l'horaire quotidien.

Chaque jour, les élèves retrouvent ainsi leur tuteur assigné, dont le rôle est d'encadrer leur cheminement scolaire. En 15 minutes, le tuteur rencontre ses 20 élèves, qui sont de différents niveaux, afin de vérifier le cheminement de chacun. La mixité des niveaux vise à encourager l'entraide.

Une autre particularité de l'horaire de l'Agora est qu'un mercredi sur deux, les élèves bénéficient d'un après-midi de relâche où ils peuvent retourner à la maison ou faire du rattrapage dans certaines matières.

«Nous valorisons l'autonomie des jeunes, mais ça ne veut pas dire de ne pas les encadrer, explique la directrice. Ces plages horaires permettent aux élèves de profiter de la présence d'enseignants pour travailler certaines matières. Si un élève est à jour dans tous ses cours, il peut profiter de cette période pour vaquer à ses occupations personnelles.»

Cette période de rattrapage permet aussi aux élèves d'évoluer à leur rythme, ce qui peut même se résumer à sauter une année scolaire pour les plus doués, ou en ajouter une pour ceux qui ont plus de difficulté.

«Nous respectons la vitesse d'apprentissage des élèves. Une des forces de la petite taille de notre école, qui ne compte que 310 élèves, est que nous avons le luxe de revoir l'horaire d'un élève selon ses besoins», soutient Francine Desorcy.

La directrice est heureuse de constater que les élèves ne sont pas des numéros dans son établissement, ce qui explique en bonne partie son haut taux de rétention et son taux de décrochage pratiquement nul.

«Les élèves sentent qu'ils ont un filet de sécurité chez nous et qu'il y a toujours quelqu'un pour les aider. Le sentiment d'appartenance est fort et on le remarque aussi parce que nous avons beaucoup d'anciens élèves qui reviennent nous visiter ou qui font du bénévolat pour l'école», se réjouit la directrice, fière de l'aboutissement des nombreux changements apportés durant ses cinq années en poste à l'Agora.