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Les feux sonores promis au printemps 2015 installés à l'automne 2016

le mercredi 06 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 06 mai 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

LONGUEUIL. Après plusieurs échéanciers reportés, des feux sonores avaient finalement été promis pour le printemps 2015, à l'intersection de la rue Mary et du boul. Taschereau, dans l’arr. de Greenfield Park. Mais dans les faits, les feux seront installés à l'automne 2016… si tout se déroule comme prévu.

La Longueuilloise Michelle Brûlé, qui est non-voyante, s'est pointée à la période de questions des deux dernières séances du conseil municipal de Longueuil. À la suite de son intervention en mars, demandant entre autres un suivi dans le dossier des feux sonores à l’intersection Mary et Taschereau, ainsi qu’à celle des boul. Cousineau et Jacques-Marcil, dans l’arr. de Saint-Hubert, Mme Brûlé a fini par obtenir quelques précisions.

Une employée de la Ville lui a expliqué que le ministère des Transports du Québec (MTQ) a récemment reporté de plusieurs années la réfection des feux à l'intersection située à proximité de l'Hôpital Charles-Le Moyne, à Greenfield Park.

«La Ville a donc choisi de prendre à sa charge d'embaucher un consultant pour faire les plans et devis à soumettre au MTQ pour la réalisation des travaux», a affirmé Mme Brûlé, rapportant les propos de l'employée, à la séance du 14 avril.

L'employée lui a ainsi confirmé que la préparation de plans et devis s'échelonnerait sur 6 à 8 mois, ce qui reporterait la mise en service des dispositifs sonores à l'automne 2016.

La Ville de Longueuil a confirmé cet échéancier au Courrier du Sud. «À moins de délais hors de notre contrôle de la part du MTQ», a nuancé l'agent d'information Renaud Beauchemin.

«Ce que j'en comprends, c'est que ce nouvel échéancier ne tiendra pas plus que les autres. C'est du patinage de procrastination», a lancé Mme Brûlé aux élus, rappelant que le dossier traîne depuis 10 ans. «Tant que quelqu'un ne se fera pas frapper, on ne sera pas pris au sérieux!»

Trois nouveaux feux

Le Ville confirme néanmoins que trois autres intersections seront dotées de ces dispositifs à l'automne 2016, soit celles du boul. Jacques-Cartier et de la rue Deschamps, celle de la rue Saint-Charles et du boul. Quinn, et celle de la rue Gentilly et du chemin de Chambly.

Lorsqu'il s'agit d'un nouveau feu de circulation, le surcoût du dispositif sonore est d'environ 10 000$. Cependant, «l’adaptation d’un feu existant peut entraîner la reconstruction complète du feu, soit un coût potentiel d’environ 180 000$», indique Renaud Beauchemin.

Extrêmement dangereuses

Michelle Brûlé considère que les intersections de la rue Mary et du boul. Taschereau et des boul. Cousineau et Jacques-Marcil sont extrêmement dangereuses et étant donné leur proximité avec des services publics essentiels, elles devraient être en tête de liste des intersections à doter de dispositifs sonores.

«Ce n'est pas juste pour les non-voyants; ça sert aux aussi personnes âgées et aux parents avec des poussettes. Le signal sonore prolonge aussi le temps de traversée», fait part Mme Brûlé, qui dit s'investir dans cette cause non pas seulement pour elle, mais pour l'ensemble de la communauté, incluant les personnes ayant une déficience visuelle.

Les intersections en T s'avèrent également particulièrement problématiques, puisqu'il n'y a pas de circulation en parallèle qui permettrait d'indiquer aux non-voyants qu'il est temps de traverser. «Et il y a le virage à droite aux feux rouges, en plus! Il n'y a pas un être humain qui peut mémoriser où le virage est permis ou non», fait remarquer la Longueuilloise.

Entretien et suivi?

Jusqu'à maintenant, les interrogations de Michelle Brûlé quant à savoir s'il existe une politique d'entretien et de maintenances des dispositifs sonores sont demeurées sans réponse. «Ce ne serait pourtant pas un luxe», est-elle d'avis.

Au coin de la montée Saint-Hubert et du chemin de Chambly, les installations aménagées seraient carrément dangereuses. L'Institut Nazareth Louis-Braille (INLB) s'était d'ailleurs déjà penché sur le problème.

«Le cornet du côté de l’église est dirigé vers la 116 et non face au passage pour piétons. Le bouton d’appel situé sur le côté de l’école n’est pas parallèle à la trajectoire. Il devrait faire face à la rue Montée Saint-Hubert», peut-on lire dans une lettre de l'INLB adressée à la Ville de Longueuil.

Ainsi, une personne avec une déficience visuelle pourrait être tentée de traverser en diagonale plutôt que tout droit, rapporte Mme Brûlé.