Santé
Art de vivre

Les Québécois sont plus gros, consomment plus de drogue et vivent plus de détresse psychologique

le jeudi 13 octobre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 13 octobre 2016

Ce sont les conclusions peu reluisantes qui ressortent de la dernière enquête de l’Institut de la statistique du Québec. Pour l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) qui a comme mission de faire de la santé durable par la prévention, une priorité, cela signifie qu’il reste encore beaucoup à faire.

Cette enquête permet de dresser un portrait global de l’état de santé des Québécois, âgés de 15 ans et plus : on parle ici de santé mentale, environnementale et physique. Seule bonne nouvelle, nous sommes moins nombreux à consommer des produits du tabac. C’est toujours ça de pris!

Pourquoi y a-t-il au Québec moins de fumeurs, mais plus de citoyens en surpoids ?

En effet, un problème de santé prend de l’ampleur au Québec : le surplus de poids ! Que fait-on pour y remédier ? On prône l’adoption de saines habitudes de vie : manger mieux et bouger plus! Bref, on reporte la responsabilité dans la cour des individus. Toutefois, nous ne sommes pas tous égaux face aux choix individuels qui s’offrent à nous : nous n’avons pas tous la même éducation ni le même statut social.

Pourquoi le tabagisme diminue alors que l’embonpoint prend de l’ampleur?

Il y a 18 ans, le Québec adoptait la Loi sur le tabac qui réglementait l’usage du tabac dans les lieux publics. Fini la fumée dans les bars et restaurants, notamment ! Fini les commandites de cigarettes ! L’adoption de cette loi et ses récentes modifications ont eu un effet direct sur la consommation de ce produit psychoactif si dangereux pour la santé. Grâce à cette loi jumelée à des taxes successives et à des campagnes de sensibilisation bien orchestrées, le Québec a fini par « écraser ».

En ce qui concerne la problématique du poids,  nous n’avons pas encore adopté de véritables politiques publiques pour aider à combattre ce fléau. Nous luttons contre l'industrie agroalimentaire qui n’hésite pas à user de diverses stratégies pour nous rendre dépendants au sucre, au sel et au gras. Si vous en doutez, je vous invite à visionner l’émission Cash Investigation.

Il y a de l’espoir

Récemment, la ministre fédérale de la santé, l’Honorable Jane Philpott, a annoncé que le Canada dévoilera d’ici la fin de l’année, son plan pour bannir les gras trans. L’avantage des politiques publiques est qu’elles s’appliquent à tous sans égard au milieu de vie ou au statut socioéconomique.

Le reproche qu’on lui oppose est de s’immiscer dans la vie privée des gens. Les politiques publiques ont l’avantage de réduire les inégalités existantes en s’appliquant justement à l’ensemble de la population.

Étant donné la gravité des impacts sur la santé de la population (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, hypertension, etc.), la réponse de nos gouvernements doit être claire et efficace.

En plus de notre vigilance individuelle et de notre désir grandissant d’adopter de saines habitudes de vie, il est essentiel que nos gouvernements agissent aussi et qu’ils adoptent des politiques publiques favorables à la santé durable de la population.

Émilie Dansereau, chargée des dossiers Saines habitudes de vie à l'Association pour la santé publique du Québec

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