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Les Rebelles et les Packers gardent le cap

le vendredi 09 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 octobre 2015

FOOTBALL MINEUR.Samedi, début de soirée, centre sportif Rosanne-Laflamme. Il reste moins d'une minute à jouer au match qui oppose les Barons de Saint-Bruno et les Rebelles de Saint-Hubert au football pee-wee AAA.Le tableau indicateur indique 34 à 6 pour les Barons. Les Rebelles, en possession du ballon, y mettent toute la gomme. Deux dernières attaques leur donnent un premier jeu et enjolivent leur fin de match, même s'ils subissent une 8e défaite de suite.

«Sourires dans la face», ordonne l'entraineur-chef des Rebelles.

C'est donc avec le sourire aux lèvres que les jeunes joueurs serrent la main des gagnants et foncent vers la haie d'honneur qu'ont formée leurs parents pour sortir du terrain.

«Nous sommes chanceux avec nos jeunes joueurs. Ils sont motivés, peu importe qu'ils gagnent ou perdent. On aime leur attitude. Nous avons souvent dominé par le passé, mais là nous avons un cycle plus difficile. Le sport est comme ça, des joueurs inexpérimentés succèdent à d'autres. C'est sur l'attitude que nous avons du pouvoir. Nous veillons à ce que nos jeunes aiment jouer au football», résume Pierre Fortin, trésorier des Rebelles, toujours présents aux matchs du samedi.

Des défis 12 mois par année

Retraité, Pierre Fortin s'est joint à l'organisation pour encourager son petit-fils. Il est resté un Rebelle dans l'âme. Avec le comité exécutif, il met les bouchées doubles. Leurs équipes plus jeunes vont bien mais les plus vieux perdent à répétition. Les Alouettes sont moins inspirantes depuis deux ans, la médiatisation des commotions cérébrales fait perdre des joueurs et la compétition du football scolaire est forte. Plusieurs équipes de la Rive-Sud luttent pour s'approprier la meilleure part possible d'un bassin de joueurs restreint.

«Notre bénévolat est devenu un emploi de douze mois par année, dit M. Fortin en souriant. Le recrutement est plus exigeant. Mais la passion du football fait que ça se passe généralement bien.»

Il confirme que les commotions cérébrales font perdre des joueurs. «Surtout chez les plus vieux. Des parents prennent peur et retirent leur enfant. On comprend et on vit avec ça. On ne peut pas reprocher aux parents de s'inquiéter pour leur enfant.»

Les intervenants prennent le phénomène au sérieux. «Nous nous assurons d'avoir le meilleur équipement possible, les équipes bantam et midget ont un thérapeute diplômé. La moitié de nos entraîneurs ont été formé sur les commotions cérébrales et l'an prochain, tous le seront. Il y a aussi des formations sur les plaqués pour diminuer les blessures.»

L'équipe midget des Rebelles qui dominait leurs rivaux depuis deux ans sont partis, leurs successeurs n'ont qu'un gain en 8 matchs.

«En plus du changement d'âge, certains sont allés joué au scolaire, mais il ne faut pas voir ça négativement. Les joueurs sont mieux servis par une foule de club et ils en profitent. Tant mieux pour eux.»

Une rivalité de toujours

Notre journaliste Pierre Loiselle s'est rendu à un match à Greenfield Park il y a deux semaines où les Rebelles moustique AAA, meilleure formation de Saint-Hubert, invaincue en huit matchs, ont battu les Packers 32 à 6.

 Les Packers, eux aussi, perdent plus souvent qu'ils gagnent. «Mais comme nous, ce sont des passionnés. La rivalité Packers-Rebelles est l'une des plus vieilles du football québécois et elle est saine. Il y a de l'ambiance à toutes les fois. J'allais voir mon fils jouer contre les Packers midget il y a 25 ans et la rivalité était déjà bien installée.»

Pour ce qui est des Alouettes et leur attrait pour les jeunes, M. Fortin n'est pas inquiet. «Depuis qu'ils ont acheté l'école de football Bruno Heppell, ils veulent s'en servir pour se rapprocher des communautés. Leur visite chez nous pendant leur camp d'entraînement a été un succès monstre. Ils ont aimé ça autant que nous et veulent revenir. Plus de 1500 spectateurs sont allés les rencontrer sur le terrain après le match intra-équipe. L'annonceur a eu beau rappeler les joueurs quelquefois pour qu'ils reviennent au vestiaire, mais ceux-ci restaient volontiers sur le terrain à signer des autographes. Alors leur association avec nous ainsi que la beauté de nos installations jouerons pour nous, je suis positif», conclut-il.