Opinion
Tribune libre

Lettre ouverte à la mairesse de Longueuil

le mercredi 19 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 19 août 2015

Chère Mme St-Hilaire, J’ai eu ce que je considère être une grande opportunité d’élever ma famille au sein d’une municipalité officiellement bilingue sur l’île de Montréal.

Cela a permis à mes enfants d’évoluer dans un milieu culturel mixte et de mieux comprendre et apprécier les mœurs, cultures et langues autres que maternelle. Cela s’avère un grand avantage dans leurs vies adultes, professionnelles et parentales.

La vie a fait que j’habite maintenant la Rive-Sud, à Greenfield Park. En m’établissant ici en 2011, je croyais intégrer une communauté où régnait le même type de paix linguistique. À ma grande déception, ce n’était qu’une brève trêve possiblement motivée par des ambitions électorales, de part et d’autre.

Nous nous penchons beaucoup plus qu’autrefois sur les personnes ayant des besoins spéciaux, en reconnaissance du fait que notre force comme société ne provient pas de nos similitudes mais de l’intégration de nos diversités. Au chapitre de votre municipalité, je pense en particulier aux aménagements faits pour accommoder les personnes à mobilité réduite.

Plusieurs de vos citoyens, même s’ils ont toujours vécu au Québec, ne peuvent toujours pas fonctionner confortablement en français. Ayant fait longue carrière à titre d’enseignant et directeur d’école d’accueil, d’immersion et de francisation, je crois pouvoir affirmer deux choses, la première étant que légion sont les anglophones qui ont fait et continuent à faire de grands efforts afin de mieux s’exprimer en français. La deuxième est plus personnelle. En raison de mes 35 ans de dévouement à cette tâche d’enseignement du français, je crois qu’il ne serait pas raisonnable de questionner l’importance que j’attribue à la langue officielle du Québec.

Sommes-nous si insécures comme francophones et si peu enclins à vouloir s’assurer de la pleine compréhension et participation de tous nos concitoyens et payeurs de taxes pour ne pas pouvoir accepter que l’un de leurs représentants à l’administration municipale s’exprime au conseil dans la langue que ces bonnes gens comprennent plus complètement? La place accordée au français au Québec risque-t-elle véritablement d’être réduite par les présentations bilingues de M. Myles? Cette question est-elle suffisamment importante pour se permettre d’ébranler la paix et la confiance de vos citoyens?

André Huot