Chroniques
Opinion

L’immatérielle Mélanie Joly

le mardi 27 février 2018
Modifié à 6 h 55 min le 27 février 2018
Par Pierre Sévigny

psevigny@gravitemedia.com

Lettre à la ministre de la Culture et du Patrimoine Mélanie Joly – qui, dans les faits, est ministre de la Culture d’un pays qui n’a pas de culture, comme le mentionnait Justin lors d’une entrevue au New York Times en décembre 2015: «There is no core identity in Canada.» Mélanie, excuse-moi de te l’apprendre cruellement comme ça, mais au Canada, la ministre de la Culture est une potiche qui sert à décorer les photos officielles du cabinet. Justin, l’ancien professeur d’art dramatique, t’as bien eue, lui qui apprenait à ses élèves comment sourire ou pleurer sur commande, comment contrôler leurs émotions jusqu’à retenir un fou rire intérieur sans rien laisser paraître devant un public, comme le jour de ton assermentation comme ministre de la Culture... Dans sa tête, il devait tellement se bidonner… Il est fort hein? Nous, quand tu nous as appris que Netflix et autres géants du web ne seraient pas taxés sous prétexte que Justin ne veut pas imposer une hausse de taxe à la classe moyenne, nous avons compris, en te voyant répéter sans sourciller cette stupide excuse, que Justin donne des cours d’art dramatique au cabinet. Autre exemple: la ministre du Revenu Diane Lebouthillier nous répète sans cesse sur un ton shakespearien: «Être ou ne pas être contre les paradis fiscaux: c'est la question!» Bien sûr, la réponse, on ne l’a jamais…! Ça me fait penser à une scène du film Cruising Bar dans laquelle Gérard, dit Le Taureau, qui trompe sa femme tous les samedis soirs, se fait prendre par elle qui s’était déguisée. Il fait l’amour avec elle quand soudainement, elle se dévoile et il est stupéfié de voir que c’est sa femme. Elle le frappe en le traitant d’écœurant et Gérard lui répond: «J’vais toute t’expliquer, c’est pas ce que tu penses!» Alors, on rit de la scène car le pauvre Gérard n’a vraiment rien à expliquer... comme toi avec Netflix. Lors de ta visite à Brossard la semaine dernière, la journaliste du Courrier du Sud t’a demandé si le prochain budget fédéral réservait de l’aide (c’est une urgence) à la presse écrite. Ta réponse? «Nous nous penchons sur le fait qu’on puisse avoir des modèles viables dans le monde du journalisme, particulièrement au chapitre de la transition vers des modèles numériques… et donc plus viables.» C’est vrai, Shakespeare a aussi écrit des comédies, comme La comédie des erreurs. Vous devez être rendus-là dans votre cours…!