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Santé

Lionel Carmant annonce des investissements supplémentaires de 100 M$ en santé mentale

le lundi 02 novembre 2020
Modifié à 14 h 19 min le 02 novembre 2020
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Dans la foulée des événements tragiques de la fin de semaine à Québec, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux et député de Taillon Lionel Carmant a annoncé cet après-midi des investissements supplémentaires de 100 M$ pour les services en santé mentale. De cette somme, 35 M$ serviront à offrir des services à ceux qui sont actuellement en attente dans le réseau, alors que 19 M$ financeront la création d'équipes «sentinelles» et leur implantation sur le terrain. Ces équipes viendront en aide aux clientèles les plus vulnérables en faisant de la prévention, de la promotion, de la détection et des interventions précoces des problématiques psychosociales, a précisé M. Carmant.

«Environ 50% des gens qui ont des problèmes de santé mentale ne consultent pas.»

– Lionel Carmant

«Le volet de la santé mentale a été bien malmené dans les dernières années, a tenu à rappeler le ministre lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale. Les investissements étaient insuffisants et nous sommes déterminés à corriger la situation.» Ne pas faire d'amalgames Bien que le ministre Carmant ait devancé l'annonce de ces investissements en raison des événements de la fin de semaine, il a invité la population à la prudence et à tenter d'éviter les amalgames. «D'un côté, il y a l'anxiété, la dépression et l'angoisse liées à une situation précise comme la pandémie et de l'autre, il y a les troubles mentaux, psychoses, maladies bipolaires et schizophrénies qui sont des maladies. On se doit d'éviter les amalgames. La distinction est importante et il faut en tenir compte, surtout dans des situations comme la fin de semaine dernière. On doit faire preuve de prudence pour éviter la confusion.» Indiquant qu'il ne se prononcerait pas plus sur les événements tragiques survenus à Québec, préférant attendre les résultats de l'enquête en cours, Lionel Carmant a tout de même affirmé que même dans une situation où tous les services en santé mentale sont en place et fonctionnent à plein régime, de tels événements ne peuvent être prévenus à 100%. «Le risque 0 n'existe pas», a-t-il rappelé. «Il faut travailler très fort pour améliorer l'accès en santé mentale et également le suivi des personnes qui ont des problèmes de santé mentale et c'est ce qu'on est en train de faire.» «Il est très important de souligner que la très grande majorité des personnes souffrant de troubles mentaux ne sont pas violentes et que cette violence s'exprime rarement sous forme d'homicide», a-t-il ajouté. Impacts de la pandémie «Nous sommes bien au fait de la situation exceptionnelle que nous vivons avec la pandémie, qui a des effets négatifs sur le mieux-être et la santé mentale des gens, a également assuré le ministre. Nous prenons cet enjeu très au sérieux.» [caption id="attachment_102596" align="alignright" width="444"] Le premier ministre François Legault (Photo : Capture d'écran)[/caption] Plus tôt dans la journée, lors d'une mêlée de presse tenue à Montréal, le premier ministre François Legault a rappelé que tous les gouvernements du monde doivent actuellement «jongler entre la qualité de vie et la vie tout court». «On se retrouve dans une situation où pour sauver des vies, ça affecte la qualité de vie de l'ensemble des citoyens. C'est un moindre mal à mon avis», a-t-il affirmé. Se disant conscient que les mesures sanitaires pouvaient isoler encore plus les personnes déjà seules, François Legault a lancé un appel à la population. «Je veux rappeler à tous les Québécois qu'ils ont le droit d'aller voir une personne seule, un par un. C'est important de le faire ne serait-ce que pour détecter des éventuels problèmes de santé mentale. Il faut aussi demander à ces personnes seules, quand elles développent de l'anxiété, une sorte de pression difficile ou de dépression, d'appeler le 811 et d'aller chercher de l'aide.»

Détails des investissements

  • 35 M$ pour l'achat de services en santé mentale, dont 25 M$ pour venir en aide à ceux qui sont en attente de services dans le réseau et 10 M$ pour le milieu de l'éducation, pour les jeunes de 17 à 29 ans du milieu collégial et universitaire qui sont en attente
  • 31,1 M$ pour maintenir le rehaussement des services psychosociaux et des services en santé mentale pour 2021 et 2022
  • 19 M$ pour la création et l'implantation d'équipes «sentinelles» sur le terrain
  • 10 M$ de financement supplémentaire pour les organismes communautaires en santé mentale pour 2021 et 2022
  • 4,9 M$ pour le déploiement accéléré de la stratégie numérique en prévention du suicide et le rehaussement de la ligne 1 866 APPELLE