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Longueuil demande plus de «souplesse» de la part du gouvernement du Québec

le vendredi 21 août 2020
Modifié à 14 h 14 min le 24 août 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

La Ville de Longueuil réclame au gouvernement du Québec une «latitude légale» afin de pouvoir accélérer le déploiement de projets d’infrastructures qui généreront de la valeur économique sur son territoire. C’est ce qui ressort de son plan de relance économique 2020-2025, dévoilé le 21 août. Le plan en question s’articule autour de quatre grands axes et neuf projets qui «démontrent un beau potentiel de retombées économiques», souligne la mairesse Sylvie Parent. Il ne s’agit pas de nouveaux projets, mais plutôt de projets qui étaient prévus avant la pandémie et qui ont été déterminés comme «prioritaires». Parmi ceux-ci, on retrouve entre autres le développement du centre-ville et du pôle Roland-Therrien, les complexes aquatique et culturel, la revitalisation de la rue Saint-Charles ainsi que le projet de maison des aînés. La Ville s’attend à ce que ces projets génèrent des retombées économiques de plus de 800 M$ sur le territoire, avec des investissements de 350 M$, dont au moins 50% devraient être assumés par la Ville. Elle prévoit également soutenir ainsi plus de 1 800 emplois d’ici 2025. Plus de pouvoirs Afin d’accélérer la mise sur pied de ces projets «structurants» et de mettre en place des programmes pour soutenir ses commerçants, Longueuil demande plus de souplesse de la part du gouvernement d’un point de vue légal et financier. «Actuellement, on a des pouvoirs légaux très limités, déplore le directeur général de la Ville, Patrick Savard. Ce qu’on demande au gouvernement, c’est de les élargir, les rendre plus flexibles et nous permettre d’en donner plus si le conseil municipal veut allouer plus de sommes au soutien du redémarrage d’une entreprise ou d’un projet de rénovation. En ce moment, c’est circonscrit de façon assez contraignante par la loi.» La mairesse donne en exemple les 13 projets de logements sociaux en attente d’autorisation de la part d’Accèslogis. «Certains sont en attente depuis six ou sept ans, mentionne Mme Parent. Nous, ce qu’on dit, c’est donnez-nous la possibilité de gérer ces sommes. Avec une reddition de comptes, on en convient. On est pris entre deux, on n’arrive pas à avoir les sommes en temps réel. Les gens ont besoin de ces logis. Les citoyens nous interpellent nous, alors qu’on n’a pas le pouvoir d’accélérer.» Elle affirme que des «discussions avaient déjà été amorcées avant la pandémie» à ce sujet, mais que celles-ci se sont retrouvées sur la «voie de service» au cours des derniers mois. Offrir un soutien aux entreprises et industries, notamment en développant une stratégie fiscale pour le secteur commercial et industriel, ainsi que développer des initiatives de développement durable sont aussi des axes d’intervention qu’entend privilégier la Ville. https://www.dailymotion.com/video/x7vpnjh La pandémie coûte plus de 10 M$ Selon le directeur général, la pandémie aura coûté à la Ville de Longueuil «une dizaine de millions de dollars, excluant les enjeux du transport en commun». Le secteur de l’emploi à Longueuil a connu une baisse de 6,7% entre février et juillet. Le nombre d’emplois perdus s’élève à 4 307. C’est dans l’industrie des services d’hébergement et de restauration que les pertes sont les plus importantes (1 219 emplois). Un plan qui «rate sa cible» L’opposition officielle estime que le plan de relance économique de Longueuil «rate sa cible», en n’offrant pas de «mesures suffisamment concrètes» en soutien aux commerces locaux, organismes et citoyens. «Au mieux, il s’agit de la liste des demandes de Longueuil pour le futur Plan de relance de l’économie du gouvernement du Québec, a affirmé le chef de l’opposition Xavier Léger.  On continue d’appuyer la Ville dans ses demandes auprès des autres paliers de gouvernements, mais ce n’est pas le plan dont les citoyens et les commerçants ont tant besoin.» Miser sur les pouvoirs que possède déjà la Ville permettrait d’obtenir des résultats tangibles et à très courts termes, jugent les élus de l’opposition. Ils citent en exemple l’accélération de l’échéancier du réaménagement des parcs, l’intensification du reboisement ou encore la diffusion de la carte des terrains vagues et disponibles pour des développements immobiliers. Ils ont réitéré leur souhait de voir un fonds spécial d’aide pour les organismes. L’opposition propose également de créer un sous-catégorie de taxation «Commerces de proximité», afin de réduire le taux de taxe foncière des restaurants et commerces de détail qui ont pignon sur rue. «La relance économique doit se faire maintenant, et elle doit profiter d’abord aux citoyens des quartiers existants dans les trois arrondissements et être adaptée au tissu commercial de Longueuil, avance M. Léger. Où sont l’agilité, l’audace et l’ambition dont il faut faire preuve en temps de crise.»