Actualités

Longueuil presse le pas pour encadrer la démolition de maisons unifamiliales

le jeudi 26 novembre 2020
Modifié à 15 h 25 min le 26 novembre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les débats des dernières semaines sur la démolition de maisons unifamiliales à Longueuil ont entraîné une «recrudescence» des demandes de permis de démolition, incitant la Ville à devancer, au moyen de séances extraordinaires tenues les 25 et 26 novembre, l’adoption des premiers avis de motion visant à mieux encadrer le phénomène et à créer un effet de gel. Au cours des dernières semaines, une centaine de demandes de permis de démolition ont été envoyées à la Ville, alors qu’elle en reçoit environ 300 en une année, selon le directeur général Patrick Savard. C’est d’ailleurs à la recommandation de ce dernier que des séances extraordinaires ont été convoquées dans tous les arrondissements, en plus d’une séance spéciale du conseil de ville. «Tout le monde avait la volonté d’agir pour arrêter la démolition de maisons unifamiliales et ça vient répondre aux demandes incessantes de plusieurs d’entre vous et de citoyens engagés, a adressé aux élus la mairesse Sylvie Parent. Nous ne ferons pas n’importe quoi dans des secteurs, des rues et des quartiers en particulier.» L’avis de motion d’un règlement modifiant le règlement sur les permis et certificats fait en sorte que les demandes de permis de démolition ou de lotissement devront être accompagnées d’une copie du permis de construction ou d’une résolution approuvant un plan d’implantation et d’intégration architecturale d’un bâtiment à être implanté sur un terrain. «S’il y a une demande de permis de démolition, on aura en amont autorisé le projet sur le terrain où l’immeuble sera démoli. On s’assure qu’il n’y ait pas de démolition sans qu’on ait pu prendre connaissance de ce qui est déposé comme projet», a expliqué la conseillère municipale Nathalie Boisclair. Au tour des arrondissements Quant aux avis de motion et premiers projets de règlements adoptés par les trois arrondissements, ils devraient avoir un effet de gel sur les demandes de permis, car de nombreuses dispositions des règlements sont appelées à changer. Parmi ces changements, on note l’obligation, par exemple, que l’entrée principale des logements d’habitations unifamiliales, bifamiliales, trifamiliales ou multifamiliales soit située en façade du bâtiment, orientée vers la rue. Le règlement revoit entre autres la largeur des marges latérales et arrières, les dispositions entourant les stationnements et la hauteur des habitations unifamiliales, bifamiliales et trifamiliales, qui ne pourra dépasser deux étages. Certaines de ces modalités visent les projets de construction sur des rues construites avant 2001 et dont la demande de perms a été déposée avant le 2 décembre 2020. Réflexions  Le dépôt de ces avis de motion constitue une première étape d’un processus qui s’échelonnera sur quelques mois. Ces modifications réglementaires, appelées à être peaufinées au fil des discussions et réflexions, feront d’ailleurs l’objet de consultations publiques qui, en raison de la pandémie, se dérouleront par écrit, sur une période de 15 jours. «Je suis très fière qu’il soit adopté à unanimité. C’est un grand premier pas, ce n’est pas le dernier», a dit la conseillère Monique Bastien, à l’arr. du Vieux-Longueuil. Le chef de l’opposition Xavier Léger a quant à lui émis des doutes sur l’effet de gel de ces propositions. «Je comprends qu’on va resserrer les règles, mais il ne faudrait pas exagérer sur l’effet que ça va avoir. Oui, ce sera mieux régi, mais ça suivra avec d’autres propositions, qui seront faites jusqu’à l’application du règlement.» Le conseiller municipal Jacques Lemire aurait souhaité que le processus suive son cours et que ces projets de règlements d’arrondissements soient adoptés les 2 et 7 décembre, comme prévu. «La peur que j’ai, c’est les poursuites que la Ville pourrait avoir, a-t-il affirmé à la séance d’arrondissement du 26 novembre. Des gens qui ont vendu et acheté ailleurs auront des difficultés. J’espère que ces problèmes vont se régler à l’amiable.» Dans les arr. du Vieux-Longueuil et de Greenfield Park, les présidents Benoît L’Écuyer et Robert Myles ont indiqué qu’une séance de travail supplémentaire pourrait être prévue pour éclaircir la teneur de ces projets de règlement.   À lire aussi: Abattage d'arbres à Saint-Hubert: des amendes plus salées aux contrevenants