Chroniques
Opinion

Longueuil rime avec chevreuil

le mercredi 20 décembre 2017
Modifié à 6 h 00 min le 20 décembre 2017
Par Alain Lavallée

alavallee@gravitemedia.com

En tout temps, il est plaisant d’aller se balader au parc Michel-Chartrand. Avec un peu de chance, on peut y croiser de magnifiques biches et faons, ou un rare brocard (mâle). Depuis cinq ans, la population de chevreuils à Longueuil est relativement stable, soit un peu plus d’une centaine de bêtes. C’est un privilège pour les Longueuillois de bénéficier de la présence de ces superbes cerfs de Virginie. Au hasard d’une rencontre dans le parc, les gens peuvent en retirer des moments de plaisir, une impression de vivre une expérience profondément naturelle. Selon les décomptes faits par la Ville, dans le secteur ouest (parc Michel-Chartrand et boisé Pratt & Whitney), en janvier 2012, on a recensé 54 cerfs, puis en février 2017, dénombré 34. Dans le secteur du boisé du Tremblay, 47 ont été observés en 2012, puis 73 en 2017. Les cerfs semblent donc migrer du parc Michel-Chartrand (165 hectares) vers le boisé du Tremblay (266 hectares). Ils circulent via le golf, le bien nommé Parcours du Cerf, qui relie ces deux boisés. La Ville s’affaire à gérer cette cohabitation. Elle demande aux citoyens de ne pas nourrir les cerfs. Durant l’hiver, leur système digestif fonctionne différemment. La Ville a entrepris de créer des exclos – espace entouré d'une clôture afin d'en empêcher l'accès à une ou plusieurs espèces animales – au parc Michel-Chartrand afin de protéger la repousse des arbustes, parce qu’elle craint un broutage intensif. Les résidents ayant le privilège de vivre à proximité du parc devraient protéger leurs cèdres ou choisir de planter parmi les 250 plantes que les cerfs ne mangent pas (https://jardinierparesseux.com/tag/plantes-resistantes-aux-chevreuils/). Il nous faut apprendre à vivre avec ces voisins. Pour moi, qui habite à proximité, marmottes, ratons laveurs, mouffettes et écureuils sont bien plus gênants. Mais c’est la vie. Je préfère infiniment que nous ayons à vivre avec 100 cerfs plutôt que 100 coyotes! À Nara, les cerfs sont rois Mais autre pays, autres pratiques. Le printemps dernier, j’ai visité la ville de Nara, au Japon, célèbre pour ses temples bouddhistes, ses sanctuaires shintos et ses cerfs Sika. Située à proximité de Kyoto et d’Osaka, Nara compte 370 000 habitants. Plus de mille cerfs Sika y vivent librement dans un parc de plus de 500 hectares. On vient de partout au Japon et d’ailleurs pour observer et caresser ces cerfs. Les cerfs Sika sont considérés comme des messagers des dieux qui veillent sur Nara et le Japon. Il y a de petits kiosques où l’on vend des biscuits spéciaux pour nourrir les cerfs (seul aliment autorisé), ainsi que des panneaux indiquant «Les cerfs de Nara sont des animaux sauvages. Ils peuvent à l’occasion s’attaquer aux gens (mordre, bousculer, ruer). Soyez prudents». Il n’est pas rare d’en croiser un ou quelques-uns qui se baladent du côté d’un temple ou se déplacent en ville. Évidemment qu’au passage, ils broutent les plates-bandes privées ou s’aventurent dans une rue commerciale. Après leur passage, les Japonais nettoient. Sur la chaussée, les automobilistes leur donnent priorité. Petit mot pour le père Noël Mon petit-fils Éloi et ses amis du CPE m’ont demandé de partager ce message au père Noël. «Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel avec tes cadeaux par milliers, n’oublie pas de prendre soin de Mimi la biche et ses amis du parc Michel-Chartrand. Nous en avons bien besoin. Tout le monde sait que tes rennes, Rodolphe-au-nez-rouge en tête, font le transport des cadeaux à partir du pôle Nord, mais trop ignorent que ce sont Mimi et ses amis qui sont responsables de la livraison locale. Faites que Longueuil veille sur nos chevreuils pour des siècles et des siècles!» Joyeux Noël à tous!