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Longueuil s’attaque à la crise du logement et à la surchauffe immobilière

le lundi 27 juin 2022
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La mairesse de Longueuil Catherine Fournier et le maire de Laval Stéphane Boyer ont dévoilé de façon concertée la programmation du Sommet de l’habitation 2022. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

La mairesse de Longueuil Catherine Fournier et le maire de Laval Stéphane Boyer tiendront le 26 août le Sommet de l’habitation 2022. À cette table sont invitées près de 300 personnes tant du monde municipal que des divers paliers gouvernementaux, d’organismes et de joueurs clés de l’habitation. 

L’événement mise sur la concertation pour déployer des solutions aux enjeux qui secouent les marchés locatif et immobilier. L’objectif notamment de créer la rencontre d’acteurs impliqués dans l’habitation pour «mettre en place des solutions structurantes qui auront des effets, on l’espère, le plus rapidement possible», a avancé Mme Fournier, lors d’un point de presse à l’hôtel de ville, le 27 juin.

Selon la mairesse, plusieurs ont levé la main pour prendre part à cet événement qui aura lieu au Centre des congrès de l’Hôtel Sheraton à Laval. 

Les maires des principales grandes villes du Québec, de même que des représentants de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), ainsi que de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), et de Vivre en ville participeront. Des promoteurs privés seront aussi au cœur des discussions.

D’ailleurs, une dizaine d’entre eux, en plus de 30 organismes en matière d’habitation ont été consultés en vue de la tenue du Sommet. 

Des conférenciers invités aborderont des enjeux orientés autour de cinq panels, entre autres sur les leviers fonciers, les légaux et réglementaires, et les leviers pour innover. 

Questionnés quant à savoir si l’arrimage entre le fédéral, le provincial et le municipal se déroule bien, les deux élus ont admis qu’il y a place à amélioration.

«Il y a des défis, a reconnu Stéphane Boyer. Les programmes [pour les logements abordables et subventionnés] devraient être plus simples. Il n’y a pas assez d’argent dans les enveloppes, et l’argent devrait être déployé plus rapidement.»

Tous deux ont aussi reconnu que le municipal doit aussi s’impliquer dans la recherche de solutions. 

Mme Fournier a par ailleurs évoqué que les municipalités peuvent «explorer les leviers à leur disposition pour jouer un rôle plus actif, tant sur le marché locatif que sur le marché immobilier».

Les municipalités se verront d’ailleurs accorder, comme c’est déjà le cas à Montréal, le droit de préemption.  

L’enjeu de la densification sera aussi certainement abordé. Mme Fournier a vanté l’importance d’une densification «à l’échelle humaine», adaptée aux villes et aux quartiers.

Les deux élus se défendent d’avoir ciblé la fin de l’été pour tenir leur Sommet en raison du déclenchement des élections provinciales prévu à cette période.

«Il fallait avoir le temps d’organiser un sommet qui aura des retombées concrètes et que ce ne soit pas juste de bonnes paroles.»
-Stéphane Boyer, maire de Laval

L’événement sera néanmoins «l’occasion pour réitérer les demandes du municipal», a admis Stéphane Boyer.

 

191 et 11 demandes

À quelques jours du 1er juillet, plusieurs ménages sont encore à la recherche d’un logement. 

À Longueuil, la Ville a reçu jusqu’à maintenant 11 demandes d’aide de citoyens ou familles se cherchant un nouveau chez-soi. «On demeure vigilant. On s’attend à une augmentation des demandes», a commenté Catherine Fournier.

L’an dernier, le comité responsable de la Ville, qui agit en concertation avec des organismes sur le terrain, avaient apporté du soutien à 13 ménages. Grâce à une entente avec la Croix-Rouge, l’administration municipale peut offrir l’hébergement d’urgence en milieu hôtelier. 

La situation semble plus grave du côté de Laval, où le service d’aide à la recherche au logement de la Ville a reçu 191 demandes, soit une trentaine de plus que l’an dernier. 

C’est ainsi entre autres à cette crise du logement que le Sommet veut s’attaquer, alors qu’un logement à louer est 49% plus cher que le loyer moyen établi par la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL), selon cette instance.

Cette dernière évalue également que 620 000 logements supplémentaires seraient nécessaires d’ici 2030 pour assurer une abordabilité.

Les deux élus ont aussi fait mention de la surchauffe immobilière qui  incite les propriétaires à «prendre des risques», en achetant par exemple une propriété sans garantie légale, ou en acceptant de renoncer à l’inspection. 

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