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Longueuil exige des «investissements historiques» pour réduire les GES

le mardi 21 janvier 2020
Modifié à 14 h 45 min le 22 janvier 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les élus de Longueuil demanderont d’une même voix aux gouvernements fédéral et provincial des «programmes et investissements historiques» afin que la Ville contribue à l’atteinte des cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) fixées par le Québec et le Canada. Longueuil réclame que ces «programmes et investissements historiques», dont elle souhaite être bénéficiaire, visent l’adaptation aux changements climatiques; la réduction des GES; la gestion des eaux et matières résiduelles; ainsi que la poursuite du verdissement. La Déclaration de la Ville de Longueuil concernant la réduction des GES, dont le journal a obtenu copie, sera soumise à l’adoption lors de la séance du conseil du 21 janvier. On y rappelle l’engagement du gouvernement du Québec de réduire pour 2030 la production de GES de la province de 37,5% sous le niveau de 1990. Le Canada s’est quant à lui donné pour objectif de réduire de 30% la production de GES d’ici 2030. En tant que gouvernement de proximité, les municipalités sont des «partenaires incontournables pour atteindre les cibles fixées», y fait-on valoir. Longueuil évoque la nécessité «d’appliquer les solutions connues les plus structurantes pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre afin de limiter à 1,5°C le réchauffement planétaire». Des transitions rapides doivent s’opérer, tant en aménagement du territoire qu’en matière d’énergie, d’industrie, de transport et d’urbanisme, relève le document. Tout comme 400 municipalités du Québec, Longueuil avait appuyé, en novembre 2018, la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique. Un «message fort» Cette déclaration est une initiative du conseiller municipal indépendant Jean-François Boivin, avec qui le conseiller municipal Éric Bouchard a travaillé en étroite collaboration pour rédiger le document. «J’ai personnellement fait le tour des élus et présenté la déclaration, que l’on a mis au goût de tout le monde, explique M. Boivin. C’est important que tous les élus soient ensemble pour une chose aussi importante.» Longueuil envoie ainsi un «message clair, net et précis: tout le monde est ensemble, ajoute M. Bouchard. On veut aider les gouvernements à atteindre les cibles de réduction de GES. On fait déjà notre bout de travail, mais on a besoin d’un coup de pouce de plus.» M. Boivin abonde dans le même sens, prenant pour exemple le transport en commun. «Si on veut juste des autobus électriques, ça prend des garages qui sont adaptés. Actuellement, ils ne peuvent pas les accueillir. Ça prend des fonds.» Son collègue rappelle les actuelles démarches de Longueuil pour développer le transport en commun dans l’axe Est/Ouest et désengorger les autoroutes autour de Longueuil. La déclaration, «c’est une autre façon d’amener notre message». Il donne aussi en exemple les investissements de 11 M$ que la Ville s’est engagée à faire en matière de verdissement. «Il n’y a pas grand-chose qui a été fait d’aussi grandiose pour les arbres. Et on sait qu’il faut aller plus loin, signifie M. Bouchard. On veut aller plus loin.» Cette déclaration est notamment une réponse aux citoyens, qui se font de plus en plus nombreux aux séances du conseil à réclamer des actions concrètes de la Ville pour lutter contre les changements climatiques. Effet d’entraînement Les deux élus espèrent que d’autres villes emboîteront le pas à Longueuil afin d’envoyer un message fort aux instances gouvernementales. «Il faut que d’autres municipalités embarquent, lance Jean-François Boivin. L’union fait la force et les gouvernements n’auront pas le choix de nous écouter.» En août 2018, Longueuil avait signifié son intention d’actualiser son Plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre; une opération qui nécessite la mise à jour de l’inventaire des émissions de GES de la ville, dont les données datent de 2009. Selon Éric Bouchard, l’administration en est à évaluer les moyens de récolter ces données. La mise à jour de l’inventaire pourrait se réaliser «dans un horizon d’un an».