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Ma résolution de 2017: ne pas me faire berner par l’industrie de l’amaigrissement

le lundi 02 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 02 janvier 2017

Le temps des fêtes est celui des réjouissances, des rencontres de famille, des cadeaux et des repas copieux et bien arrosés… Début janvier, c’est le temps des résolutions. Chaque année, la plus populaire consiste à perdre du poids.

Comme par hasard, l’industrie de l’amaigrissement nous saute dessus comme des lutins malins et nous promet de perdre notre surplus de poids, facilement, rapidement, sans effort et sans risque.

Pour éviter de se faire accuser de diffuser de la publicité trompeuse, l’industrie de l’amaigrissement précise sur les étiquettes ou dans les messages vantant les mérites de leurs produits que ces derniers sont particulièrement efficaces lorsque combinés à une saine alimentation et à la pratique régulière d’activité physique. Il s’agit là d’une telle évidence qu’elle frise l’insulte à l’intelligence !

Ne vous laissez ni charmer ni hypnotiser par toutes les promesses des farfadets de la minceur.

Il existe quatre mythes entourant l’industrie des PSMA qui font naître un faux sentiment de sécurité et qui blâment les consommateurs.

1er mythe : L’industrie des PSMA contribue positivement à la lutte contre l’obésité. L’industrie ne peut prétendre être neutre ou même se substituer à la santé publique dans ce dossier. L’industrie omet de mentionner que bon nombre de PSMA véhiculent de fausses croyances et que les mises en garde ou contre-indications quant aux interactions potentiellement néfastes avec certains médicaments ou aliments sont pratiquement inexistantes. Très souvent, elle fait partie du problème et non de la solution.

2e mythe : Il est possible de perdre du poids facilement, rapidement, sans effort et sans risque. L’environnement et la génétique sont des facteurs puissants qui conditionnent les comportements et déterminent en partie le poids d’une personne. Pourtant les publicités de l’industrie suggèrent, d’une part, que les individus ont un plein contrôle sur leur poids, et, d’autre part, que leurs méthodes ou produits entraîneront une perte de poids rapide, sans effort, sans risque et pour tous. Dans les faits, la littérature scientifique révèle que près de 95 % des individus qui font une tentative de perte de poids auront complètement repris le poids perdu dans les cinq années suivantes, et ce, quelle que soit la méthode utilisée. L’échec devient la règle alors que le succès demeure l’exception.

3e mythe : Si cette méthode ne fonctionne pas, c’est de votre faute : vous n’avez pas suivi correctement le mode d’emploi. L’échec semble stimuler une certaine forme de persévérance chez les utilisateurs de PSMA. La reprise de poids chez la majorité des utilisateurs les incite à entreprendre un nouveau régime, enclenchant ainsi les cycles successifs de perte et de reprise de poids (effet yo-yo).

4e mythe : La perte de poids garantit une meilleure santé. Les véritables gains de santé sont associés à une démarche de changements durables des habitudes de vie : alimentation équilibrée, activités physiques régulières, gestion du stress, hygiène de sommeil, boire de l’eau, etc. Le poids n’est qu’un indicateur parmi tant d’autres de l’état de santé d’une personne.

En ce début d’année 2017, ne tombez pas dans le piège de l’industrie de l’amaigrissement et dites non aux PSMA.

Émilie Dansereau, chargée des dossiers Saines habitudes de vie à l'Association pour la santé publique du Québec

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