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Mandats de grève en éducation : « Il faut prioriser les conditions de travail des employés de première ligne »

le lundi 01 février 2021
Modifié à 9 h 51 min le 01 février 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

À l’issue de cinq assemblées générales tenues la semaine dernière, les membres du Syndicat de Champlain ont voté en faveur d’une banque de cinq jours de grève, à exercer au moment jugé opportun, en réponse aux négociations qui tournent en rond depuis plusieurs mois entre le gouvernement et les syndiqués du milieu de l’éducation. À LIRE AUSSI : Le personnel professionnel et de soutien du cégep Édouard-Montpetit vote pour la grève «Malgré un discours du gouvernement faisant de l’éducation une priorité, concrètement, à la table de négociations, on nous présente depuis plusieurs mois les mêmes offres qui ont été rejetées à 87% par nos membres en juin», déplore le président du Syndicat de Champlain Éric Gingras, en entrevue au Courrier du Sud. «Alors qu’on est dans un contexte où on devrait prioriser les conditions des employés en première ligne, il faut essayer de faire débloquer tout ça», ajoute-t-il pour expliquer les mandats de grève votés par les cinq différentes sections du Syndicat. Deux éléments majeurs Le président du Syndicat de Champlain note deux éléments majeurs qui accrochent actuellement dans les négociations avec le gouvernement : le salaires et la tâche qui ne cesse de s’alourdir.

«Il faut redonner au personnel le goût de s’impliquer et le temps de le faire.»  

– Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain

«Actuellement, il n’y a pas d’intérêt à s’en aller en éducation parce que les salaires ne sont pas intéressants considérant toutes les tâches et toutes les responsabilités associées aux postes, soutient Éric Gingras. C’est vrai quand on arrive dans le milieu et c’est vrai quand ça fait un bout de temps qu’on y est.» À l’autre bout du spectre, la tâche du personnel de l’éducation ne cesse quant à elle d’augmenter. «Plusieurs quittent parce qu’ils n’ont plus le temps d’enseigner, déplore le président. Il faut redonner plus d’autonomie et de temps au personnel, en limitant les réunions, les rapports, la reddition de comptes…» Impact sur les élèves Cette tâche qui s’alourdit sans cesse n’est évidemment pas sans conséquence sur les élèves. «C’est triste parce que le personnel fait tout ce qu’il peut au quotidien mais malgré son bon vouloir, il se peut qu’on échappe certains élèves, s’attriste Éric Gingras. Et pas seulement ceux qui ont des difficultés; parfois, un enseignant pourra "échapper" un bon élève parce qu’il est trop occupé avec ceux pour qui c’est plus difficile.» [caption id="attachment_74311" align="alignright" width="444"] Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain (Photo : Le Courrier du Sud - Archives)[/caption] Pas de grève à court terme Si les membres ont voté majoritairement en faveur de cinq jours de grève, Éric Gingras précise que ces derniers ne se tiendront pas dans les prochains jours ou les prochaines semaines. «Tous les syndicats vont se concerter mais à court terme, ce n’est pas dans nos plans. On est bien conscient de la situation actuelle», indique-t-il. Il ajoute cependant que la pandémie n’a pas arrangé les choses pour le personnel de l’éducation. «Actuellement, on est dans un contexte où tout le monde met l’épaule à la roue pour que les choses se passent bien, explique M. Gingras. Mais la COVID est venue exacerber les problèmes qui étaient déjà là et si le gouvernement ne fait rien, il y aura des séquelles et ce sera encore pire dans l’après-COVID.»   Résultats des votes par section
  • Section Salaberry (enseignant) : 66% pour, 34% contre (taux de participation de 33%)
  • Section Marie-Victorin (enseignant) : 69% pour, 31% contre (taux de participation de 43%)
  • Section des Patriotes (enseignant) : 68% pour, 32% contre (taux de participation de 40%)
  • Section des Patriotes (soutien) : 67% pour, 33% contre (taux de participation de 19%)
  • Section de la Vallée-du-Suroît (soutien) : 76% pour, 24% contre (taux de participation de 27%)
Le Syndicat de Champlain est membre de la Fédération des syndicats de l’enseignement et de la Fédération du personnel de soutien scolaire et est affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).